• Un vent de folie pour moi qui déclenchait, sur ton visage, une expression que je n'oublierai jamais.

    Quand j'étais sur mon ordinateur, je lançais souvent de la musique pendant que je travaillais sur autre chose ; il m'arrivait de me mettre à chanter à tue-tête. Toi, tu venais à l'improviste et je ne t'entendais pas arriver.

    Ou alors, je faisais les poussières et d'un coup, d'un seul, je me mettais à chanter ou plutôt à brailler (tu disais qu'on n'aurait pas voulu de moi à la Star Ac) sans pour autant qu'il y ait de la musique.

    La dernière folie en date quand tu étais encore de ce monde : avant ta maladie, ton nouveau boulot t'a mis à l'aise du côté financier ; tu as donc commencé à te remeubler selon tes goûts. Tu as reçu ta table de salle à manger mais les chaises, en rupture de stock, n'étaient pas arrivées quand il a fallu t'hospitaliser en urgence pour ta récidive d'embolie pulmonaire. Elles ont été livrées quelques semaines après. Lorsqu'on a su qu'il n'y avait aucune chance que tu t'en sortes et à l'occasion d'une rentrée d'une nuit chez nous pendant que ta tatie de coeur me remplaçait à ton chevet, Gilbert et moi avons mis une chaise dans le coffre de la voiture et avons traversé tout le service oncologie avec elle pour que tu puisses la voir autrement que sur photo. Le personnel du service en a bien rigolé.

    Pour chacune de ces situations, tu faisais non de la tête avec un sourire qui en disait long ; "t'es pas tout à fait finie" étaient tes mots pour conclure.

    Tu as encore et tu auras encore l'occasion de dire cela parce que, dernièrement, tout en faisant le ménage dans les chambres, j'ai mis à fond les musiques que tu aimais et au lieu d'en chanter les paroles, je criais ton prénom "Fabien, Fabien...". M'as-tu entendue ? Bien sûr que tu m'as entendue et tu t'es sûrement dit "elle est toujours pas finie".

    C'est ma manière à moi d'attirer ton attention.


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  • Tu le sais, Fabien, que cette nuit comme la nuit précédente, j'ai mieux dormi mais parce que j'ai pris 1/2 Temesta.

    Il y a trois nuits, j'ai voulu essayer de m'en passer : impossible de trouver le sommeil et mon esprit m'a amenée dans un retour arrière alors que j'étais près de toi à l'hôpital pendant les trois derniers mois de ta courte vie ; tu les as passés alité avec une cuisse et une hanche qui avaient presque doublé de volume puisque la tumeur poussait de plus en plus. Tu souffrais en silence...

    Huit jours avant ton départ de ce monde pour le monde invisible, une des infirmières super gentille partait en congés pour une quinzaine ; moi, je ne voulais toujours pas accepter ce qui se passait mais elle, elle savait qu'elle ne nous verrait plus à son retour.

    Elle est venue te dire au revoir, t'embrasser, m'embrasser et les larmes coulaient sur ses joues alors qu'elle quittait ta chambre.

    Et moi, à ce souvenir, je me suis mise à pleurer dans mon lit (ton papa de coeur dormait). Je me demande ce que tu as ressenti lors de cet au revoir. Je savais (et encore, le mot est fort) ce que tu ressentais physiquement mais moralement ? Que de regrets j'ai de ne pas avoir été plus ouverte avec toi à ce sujet-là !!! Je te disais bien de ne pas t'inquiéter, que Gilbert et moi, on serait toujours là où que tu sois mais bon... Partir pour l'inconnu, ça fait peur et tu me l'avais dit "j'ai peur". J'aurais dû... mais je me suis laissée influencer et j'ai fait l'autruche moi aussi pour soi-disant préserver ton moral. Je pense que tu avais surtout besoin d'être en paix et rassuré.

    Pardon, mon fils. Par contre, je ne fais pas défaut à ma promesse : Gilbert et moi, on est toujours près de toi par la pensée. Je t'aime très fort.




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  • Le lendemain de la fête pour les 60 ans de ton papa de coeur, Gilbert, nous sommes allés en famille, avec tes tatas, tes tontons, tes cousines et cousins, chez une de ses soeurs (elle a une grande maison par rapport à la nôtre) pour manger les bons restes du repas de la veille.

    Comme je l'ai déjà dit, les deux verres de punch maison que tu as bu le soir de la "boum", plus la fatigue, t'ont fait un tel effet qu'on a dû sortir pour aller t'allonger sur le siège arrière de ta voiture et te couvrir avec des manteaux vu que c'était début décembre.

    Un autre participant a dû avoir le même problème puisqu'un neveu de Gilbert a retrouvé sa voiture souillée de vomissures.

    Nous, on savait que ce n'était pas toi puisqu'on t'avait assisté lors de ta sortie et surveillé par la suite de peur que tu prennes froid.

    Mais, Christian, le neveu, s'est fait une joie et un plaisir de faire celui qui pensait que tu étais le coupable ; tu en as entendu de toutes les couleurs et on a bien ri. Toi aussi, ça t'a bien amusé et on en a reparlé quand Christian venait te rendre visite lors de tes hospitalisations.

    Encore le souvenir d'un moment heureux avec toi...





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  • Hier, tout comme aujourd'hui, le vent a soufflé en rafales toute la journée : nous l'avons bravé pour une petite sortie au cimetière mais l'après-midi, nous n'avons pas mis le nez dehors.

    Moi, je t'ai écrit sur ce blog ou j'ai continué la lecture de mon livre "Dans les bras de la lumière" de Betty J. Eadie. Son résumé : "A la suite d'un accident, Betty J. Eadie fut déclarée cliniquement morte, à 31 ans, avant de revenir à la vie. De son aventure dans l'au-delà, elle a rapporté un récit étonnant et lumineux. Revenue avec un message d'amour, elle décrit la vie de l'autre côté, explique pourquoi la vie terrestre est jalonnée d'épreuves et nous rappelle que ces voyages aux frontières de la mort sont importants pour ce qu'ils nous enseignent au sujet de la vie. La mort est la dernière étape de l'éveil spirituel. En connaître le sens permet de vivre en conscience et en plénitude."

    A travers ce blog et ces livres, je me sens si proche de toi, Fabien. Tu dois te dire "ça alors, ma mère qui ne croyait que ce qu'elle voyait, là voilà partie dans une autre dimension". Ben oui, mon fils, la dimension dans laquelle tu vis maintenant.

    Pendant ce temps-là, Gilbert a sorti son équipement de peintre et il a continué un tableau. Tu ne trouves pas qu'il a vraiment l'air sérieux et inspiré dans ces moments-là, Fabien ? Regarde bien :

    Sais-tu que tu lui manques autant qu'à moi, c'est à dire terriblement, cruellement... en fait, pas de mot assez fort pour définir ce vide. Mais oui, tu le sais.

    J'ai eu ton frère au téléphone vendredi dernier ; son "patron" a eu la bonne idée de lui rajouter trois jours de travail en plein milieu de cette semaine-ci, ce qui fait qu'il ne pourra pas venir nous voir ce mois de février. Grrrrr.....

    Dimanche prochain, nous partons quelques jours dans l'Yonne pour assister ta mamie lors et après son opération de la cataracte. Tu viens avec nous, n'est-ce pas, Fabien ? Ta tatie de coeur prendra soin de la maison et du monument au cimetière. Nous ramènerons ta mamie chez nous pour quelques temps : elle n'a pas remis les pieds dans le Vaucluse depuis ta crémation.

    Ce soir, je vais essayer de travailler chez mon vétérinaire malgré mon épaule toujours douloureuse qui m'empêche de lever le bras. Bah, une broutille par rapport à ce que tu as vécu... mais pas pratique pour faire du ménage.

    Je pense très fort à toi, mon fils, et à ton frère qui pourra, je l'espère, venir à la maison le mois prochain.





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  •  

    Afin que vous connaissiez encore un peu mieux Fabien, je vous livre la vidéo que j'avais créée pour la lui diffuser lors de la fête prévue en l'honneur de ses 25 ans ; j'ai malheureusement dû en modifier la fin.

     

    Mon Fabien

     

    Cliquez sur ce lien ; ça vous mènera à la vidéo.

    Bonne vidéo.

     

     

     


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