• Hier, je ne suis pas venue te parler ici parce que j'étais fatiguée et que mon moral n'était pas au top. Je ne peux m'empêcher de penser à Jeannine.

    La semaine a repris sur les chapeaux de roues entre la maison, le travail, les rendez-vous, les coups de fil à passer.

    Depuis lundi, je montais les escaliers à quatre pattes tant j'ai des douleurs dans les genoux. Hier soir, je suis allée consulter notre généraliste que tu connais bien, Fab ! Il m'a prescrit une radio par acquit de conscience mais penche pour une tendinite des deux genoux. Cool, non ? Ben que veux-tu, tu sais que je n'aime pas faire les choses à moitié ; je les fais ou je ne les fais pas. Bref, en attendant la radio, il m'a dit de faire des compresses toute la nuit avec du Voltarène, ce que j'ai fait hier soir et c'est vrai qu'aujourd'hui, je ne dis pas que je n'ai plus mal mais ça va mieux. En tout cas, ça ne m'a pas empêchée d'aller bosser.

    En faisant cette radio, je ferai aussi celle de l'index de ma main droite sur lequel une boule se développe ; toujours d'après lui, ce serait un kyste.

    Et puisque j'y étais, je lui ai demandé de faire en sorte que je puisse arrêter les antidépresseurs que je prends depuis ton départ : marre de me droguer et d'être dépendante. Je lui ai dit ne plus ressentir certaines choses normalement, à savoir que je suis allée à l'enterrement de mon oncle, à celui du frère d'une amie, et que je n'ai versé aucune larme. Il m'a rassurée en me disant que ton départ, le départ d'un enfant, est la douleur extrême que l'on puisse ressentir et que je me suis forgée une carapace. Aucune autre perte ne sera comparable à celle-là. Il m'a dit que j'étais une "battante" et que peu de gens ont dépassé ce que j'ai vécu (attention, Fab, j'ai les chevilles qui enflent) :

    j'ai affronté ton premier cancer alors que tu avais 8 ans et moi 38

    j'ai divorcé un an après l'annonce de ta rémission (c'est moi qui l'ai voulu)

    j'ai été alcoolique pendant 5 ans et ça fait 9 ans que je ne bois plus d'alcool

    j'ai fumé pendant 25 ans (3 paquets par jour les derniers temps) et ça fait 10 ans que je ne fume plus

    j'ai affronté ton deuxième cancer alors que tu avais 24 ans et je continue à me battre pour survivre à ton départ

    C'est lui qui m'a cité tout ça ; c'est vrai que ça fait pas mal de choses pour une vie.

    Enfin bref, j'ai commencé à réduire aujourd'hui la dose de l'antidépresseur car il ne faut pas que j'arrête d'un coup : ça va se faire sur trois semaines.

    Demain, ton frère a rendez-vous chez le dentiste ; j'ai prévu de l'appeler le soir pour savoir ce que ce dentiste pense après l'état des lieux.

    Et puis, samedi soir, on devait faire le repas chasse ; Marie-Hélène n'a rien trouvé de mieux que d'attraper la grippe. Alors, tant pis, on fera quand même un repas autre que chasse (pour celui-là, on les attendra) ; il y aura Bernadette, Elie, Didier (leur fils), Nathalie (leur fille), Laurent (le mari de Nathalie), Viviane, Jacques, ta tata Evelyne, ton tonton Didier, et bien sûr, ton papa de coeur (le cuisinier) et moi.

    Et si tout va bien, le lendemain, ton frère arrivera chez nous pour quelques jours ; je croise fort, fort les doigts.

    Avec ton papa de coeur, on va aller faire quelques courses et sûrement faire un coucou à Jeannine avant que je parte au travail à la clinique vétérinaire.

    Mon fils, que fais-tu ? Où es-tu ? Bon, je sais que je t'ai donné pas mal de boulot ces derniers temps mais quand même...


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



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  • Vivre ou survivre au décès d'un enfant

    Après la mort de son enfant : survivre ou revivre. (Conférence d'Annick ERNOULT )

    Nous sommes des rescapés d'un cataclysme familial et ce drame va suivre toute notre vie... Il est important de savoir que, d'après une récente étude Danoise, nous sommes en danger dans les trois premières années qui suivent la mort de nos enfants. La première question que l'on se pose après la mort de nos enfants est :

    Est-ce que j'ai envie de continuer à vivre sans cet enfant ?

    Honnêtement, je crois que beaucoup de gens répondent à cette question : Non ! je n'ai plus envie de continuer à vivre.....
    Avec un recul de 21 ans je peux vous dire:" Au début nous survivons et revivre ne peut s'envisager qu'après plusieurs années."

    Qu'est-ce qui peut nous aider à revivre ?

    Une étude anglaise sur le deuil montre que l'étau physique (gorge serrée, poids sur les épaules...) ne commence à se desserrer qu'à partir de la 5ème année de deuil. C'est long !... Alors que la société nous le refuse accordons-nous le droit d'être mal pendant toutes ces années. Mais comment ?

    Tout d'abord, faire preuve de patience !

    patience vis-à-vis de nous-mêmes.
    patience envers les autres qui ne peuvent pas comprendre ce que nous sommes en train de traverser : la famille ; ceux qui nous entourent ; ceux qui ne cheminent pas au même rythme que nous. Nous sommes déçus, car nous n'avons pas l'aide attendue. Nous souffrons de solitude. Certains nous disent "de tourner la page"...

    L'idée n'est pas de tourner la page, mais d'écrire cette page et jusqu'au bout !

    Ne nous répétons pas sans arrêt : je n'y arrive pas ! De toute façon, ça n'ira jamais mieux !
    En parler.

    La parole et la mort ne vont pas bien ensemble. Pourtant il faut en parler tout de suite pour ne pas laisser s'enkyster notre douleur. Autour de nous, on nous dit tout le contraire. Nous dépensons plus d'énergie à conserver nos émotions qu'à les laisser s'exprimer. En parler fait du bien, même si ça ré-ouvre les émotions... Donnons-nous ce droit de dire même plusieurs années après : Je suis ravagé !


    Ce qui nous pèse le plus, c'est ce visage souriant que nous nous donnons parfois. Les gens ne peuvent pas deviner nos besoins. Quelques fois, reconnaissons-le, nous aider est "Mission impossible". Il faut que les gens sachent nous écouter sans nous conseiller... mais sachent aussi donner des conseils au bon moment... A cet entourage, j'ai envie de dire : "surtout ne nous jugez pas. Accueillez-nous et aimez-nous tels que nous sommes !" En couple, apprenons à dire mutuellement nos besoins pour rejoindre l'autre. La souffrance sépare. C'est difficile de souffrir à deux ! Nous avons tous des cicatrices physiques. A certains moments elles démangent, rougissent.

    Alterner les temps de "décentrage" et les temps de "recentrage" sur nous-mêmes.

    Ces périodes de "recentrage" nous fatiguent et nous prennent beaucoup d'énergie. La fuite nous tente devant ce face-à-face avec la souffrance....

    Les temps de "décentrage" (appelés " distraction " par Christian BOBIN) sont des activités, des moments où on se laisse entraîner par les autres. Alternons ces temps-là.

    Après le deuil de notre enfant, nous n'avons pas envie de nous poser cette question, comme si se faire du bien était trahir notre enfant. Nous avons honte d'aller bien. Prendre soin de soi au cours du deuil ? On ne se l'autorise pas ! Donnons-nous ce droit d'aller bien !

    Équilibrer des temps de solitude et de rencontre.

    L'isolement, c'est quelque chose que nous n'avons pas choisi. L'isolement, c'est ce que nous ressentons quand la société nous empêche de montrer notre tristesse, quand les amis fuient, quand le silence se fait lorsque nous arrivons quelque part, quand les gens traversent la rue pour ne pas nous rencontrer. La solitude, c'est ce temps où nous nous rencontrons nous-mêmes... et je crois que dans ce temps nous nous reconstruisons. Ce temps, il faut nous le donner ! La solitude, c'est aussi ce temps où nous rencontrons notre enfant qui n'est plus là. Équilibrons les temps de solitude et les temps avec les autres. Nous avons besoin de nous retrouver avec des "PAIRS" car l'incompréhension à l'extérieur est trop grande. Nous ne pouvons pas dire avec des mots ce que nous ressentons. Nous éprouvons des sentiments jamais éprouvés. Cette intensité de vécu est écrasante à certains moments.

    Il faut s'appuyer sur l'authenticité.
    Qu'est-ce qui a été VRAI dans ma journée ?
    Qu'est-ce qui a été positif ?... Qu'est-ce qui a été beau ?...

    Ce peut être le soleil... une rencontre... un sourire... un coup de fil.
    Pour notre entourage le temps qui passe provoque un effacement, comme une gomme. Aller mal devient inacceptable. Certaines personnes nous disent :

    Tu verras, avec le temps ça ira mieux !.. Dans 1 an, ça ira mieux !..

    Avec le temps, rien ne change ! Nous n'osons plus dire que ça va mal de peur d'être mal vu, de peur de se retrouver seuls

    Le temps devient notre ami quand nous avons compris que nous n'oublierons jamais notre enfant... même 50 ans après !.. La présence intérieure habitera une partie de notre coeur, mais pas tout notre coeur.

    Nos enfants décédés nous font grandir le coeur.... Nous réalisons, alors, que nous ne sommes plus dévastés, brûlés de l'intérieur... que, peut-être, ce "labourage de notre terre intérieure" va permettre de semer des graines nouvelles.
    Parfois, on me parle "d'acceptation"... de "phases" à traverser... Il n'y a pas de "phases" dans le deuil, il n'y a que des "allers-retours". Nous pouvons être encore en colère ou tristes 20 ans après et avoir des bouffées de colère forte qui reviennent. Nous sommes constamment ballottés entre l'avenir et le passé, le "ça va" et le "ça ne va pas". J'ai remplacé le mot "acceptation" par le mot "intégration". Je ne peux pas accepter d'avoir perdu mon enfant, mais je peux l'intégrer, lui donner une place dans ma vie.
    La mort d'un enfant fait partie des évènements qui n'ont pas de sens en eux-mêmes. C'est l'absurde total ! Le sens va se construire à partir de nous. Il n'y a pas une voie, il y a autant de voies que de personnes. C'est un vrai travail à faire sur nous.

    Comment vais-je donner du sens ?..

    Il peut s'agir de changer une relation avec ceux qui me sont les plus proches Avec notre conjoint essayons de nous retrouver sur des choses plus constructives.

    Cette peine-là nous suivra toute notre vie ! Personne ne peut nous l'enlever. Avec beaucoup de temps, il faut y croire, nous penserons à cette peine sans qu'elle nous déchire, nous décape à l'intérieur. L'émotion que nous ressentirons ne nous empêchera plus d'aller de l'avant.

    Christian BOBIN dit : " On peut se laisser dépérir par le manque. On peut aussi y trouver un surcroît de vie !" C'est ce que je souhaite à chacun et chacune de vous !

    Conférence de A. Ernoult. Octobre 2005.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Dimanche soir, encore un week-end qui se termine ; demain, le réveil sonne à 6 heures et de ce fait, je ne vais pas tarder à me coucher mais comment faire autrement que venir te parler ici ? Je ne me serais pas endormie tranquille.

    Samedi, je suis allée travailler à la clinique vétérinaire vers midi. Après-midi cool et arrivée chez nous dans la soirée d'Irène et Denis, amis de longue date de ton papa de coeur. Apéritif pris à la maison, ils nous ont emmenés dans un restaurant asiatique du côté de Cap Sud dans lequel on mange à volonté. Nous nous sommes régalés et, à la sortie, nous sommes rentrés à la maison en leur compagnie pour discuter encore de tout et de rien. Bonne soirée et adresse du restaurant à retenir.

    Ce matin, j'ai attaqué la corbeille de linge à repasser ; j'ai fait un arrêt pour manger un morceau avec ton papa de coeur à son retour du travail ; à 14 heures, son ami Georges est venu le chercher pour aller chasser ; moi, j'ai repris le repassage jusqu'à 15 heures ; Marie-Hélène est venue me chercher et nous sommes allées au cinéma voir un film d'horreur...

    Plutôt saignant et un brin angoissant... plus qu'un brin si, comme moi, on a une tendance à être claustrophobe.

    Ton papa de coeur est rentré un moment après moi à la maison ; nous sommes alors allés chez sa soeur Jeannine avec qui nous sommes restés un long moment jusqu'à son coucher ; Irène nous a alors proposé de venir chez eux boire un verre. Jeannine m'a parlé de toi, Fab ; elle me dit qu'elle réclame ton aide et me demande de te parler dans le même sens. Elle aussi est au Skenan et à l'Actiskenan : tu connais, hein, mon fils ?

    J'ai appelé ta cousine Léa qui a 30 ans aujourd'hui ; elle m'a fait les éloges de son fils Alex.

    Et puis aussi ta mamie qui se languit de sortir de la maison de rééducation ; j'essaie de la faire patienter mais bon...

    Et puis enfin ton frère qui ne ressent pratiquement plus de douleur au niveau de ses dents ; il a rendez-vous chez le dentiste jeudi après-midi. Par ailleurs, il a rempli une feuille de demande de congés pour venir chez nous du 1er au 10 novembre : je croise les doigts pour que son patron accepte sinon je lui envoie un colis piégé cette fois. Lol. J'aurai la confirmation dès que ton frère aura son planning, c'est à dire courant de semaine prochaine. Super contente et ton papa de coeur aussi.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     




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  • Qu'est-ce que tu dis, Fab ? Que ça fait deux jours que je ne te parle pas ici et que je t'oublie ? Oh non, mon fils, jamais je ne pourrai t'oublier ; tu es en permanence dans mes pensées.

    Ce sont mes journées qui sont trop occupées ou trop courtes.

    Hier matin, je suis allée travailler à la clinique vétérinaire ; puis, la pharmacie pour retirer les médicaments de ton papa de coeur. Je me suis changée et ton papa de coeur est rentré du travail. Vite, un petit encas sur le pouce et, avant d'aller chercher Monique, nous avons fait un arrêt au cimetière. Tous les trois, nous sommes partis passer un moment avec Jeannine actuellement chez sa fille Hélène près de Nîmes. Elle est bien, bien fatiguée et ton papa de coeur lui a mené du foie de veau car c'est riche en vitamines.

    A notre retour, je suis retournée faire ma B.A. du soir à la clinique vétérinaire : faire et refaire, c'est toujours travailler.

    Ce matin, lever à 8 heures car Monique, Monmon et leur fille Nathalie venaient me chercher pour aller aux obsèques du frère de l'amie d'enfance de ton papa de coeur qui nous rejoignait sur place. Il y avait beaucoup de monde et le moment des condoléances a été dur : j'ai promis à Michèle, l'amie d'enfance, de la rappeler. Elle me disait "tu sais ce que c'est, toi, dis, tu sais ce que c'est". Et oui, je sais ce que c'est que voir partir un être cher : elle, c'est son frère ; moi, c'est la chair de ma chair.

    Nous sommes sortis du cimetière vers 13 heures et on s'est donc proposés d'aller manger quelque chose tous les cinq dans un petit restaurant. Un moment agréable pendant lequel nous avons fait en sorte de parler de toute autre chose que de maladie.

    Quand nous sommes rentrés à la maison, le voyant du répondeur clignotait : ta tatie de coeur qui m'eppelait pour venir me chercher afin d'aller au cimetière déposer la composition que lui a laissée ton père biologique lors de son récent passage dans la région. On en a profité pour faire un peu de ménage sur le monument. On voit le jour de la Toussaint arriver et on ne sait vraiment pas comment on va pouvoir rajouter des fleurs, à moins d'acheter la concession voisine.

    A 18 heures, je suis allée faire ma B.A. du soir à la clinique vétérinaire ; demain midi sera la dernière fois de la semaine.

    Oh, mon fils, j'ai pensé très fort à toi aujourd'hui, j'ai scruté le plafond de l'église, puis le ciel sur le chemin que l'on a fait à pied de l'église au cimetière, en espérant y voir un petit signe de toi mais je n'ai rien vu. J'attends patiemment, Fab, que la petite lampe se rallume dans le salon parce que la médium m'a expliqué que parfois, tu peux être occupé ailleurs pendant un certain temps, donc pas de signes, mais qu'un jour ou l'autre, tu reviendras vers nous et là, mon coeur recommencera à battre la chamade quand je verrai ta lumière.


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     



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  • Hier soir, j'ai appelé ton frère pour prendre de ses nouvelles et là, j'ai appris qu'il est en arrêt maladie pour un horrible mal de dent ; il a la joue très enflée et est sous antibiotiques depuis fin de semaine dernière. Pour arrêter de travailler, il doit vraiment dérouiller...

    La situation ne s'améliorant pas, il est retourné chez son généraliste ce matin : direction la clinique en urgence pour un kyste important sur la gencive qui ne peut pas être guéri que par des antibiotiques. Là-bas, ils lui ont fait une radio panoramique de la dentition et l'ont mené au bloc pour inciser le kyste qui a libéré le pus. Maintenant, il a beaucoup moins mal mais se retrouve au régime soupes en attendant la cicatrisation.

    Ouf... plus de peur que de mal quoique... la peur pour moi, le mal pour lui sans doute plus violent.

    Nous avons appris le décès cette nuit du frère d'une amie d'enfance de ton papa de coeur : un cancer qui s'est généralisé. Ce soir ou demain, nous saurons la date des obsèques où nous nous rendrons.

    Jeannine, la soeur de ton papa de coeur, est chez sa fille Hélène ; tu l'aides, hein, mon fils ?

    Décidément, il n'y a pas que le temps qui est mauvais ; la période l'est aussi.

    Je reviendrai te parler demain car il faut que j'appelle ta mamie avant que Bernadette et Elie arrivent nous faire un coucou.


     

     

     

     

     

     

    « A tous ceux qui portent en eux les blessures vraies,
    Un immense néant fait de tous les arrachements,
    A ceux qui sourient pour voiler le chagrin de leur âme,
    Badinent pour voiler la grimace de leur cœur,
    Crient pour faire taire la panique de leurs yeux,
    Jouent la comédie pour ne pas assombrir la joie des autres,

    A tous ceux dont les actes ne sont plus que des symboles,
    Dont les attitudes sont pétries de courage,
    Qui redressent le dos pour rester debout,
    Qui marchent seuls pour marcher droit, mais qui marchent quand même,
    A tous ceux dont les yeux brillent de toutes leurs larmes retenues
    Dont les paroles taisent leurs pensées, tant elles sont douloureuses.......... »

     




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