• Je rentre juste de faire le ménage chez le comptable ; il m'a fallu changer de manteau parce que le temps s'est bien, bien radouci et que le soleil est au rendez-vous de ce vendredi.

    Mercredi après-midi, nous sommes allés chez Gemo parce que j'avais besoin d'une nouvelle paire de sabots pour mon travail ; puis, nous nous sommes arrêtés chez Kiabi qui fait des soldes en ce moment (ton papa de coeur a trouvé deux chemises et compte y retourner pour des pantalons qu'il a eu la flemme d'essayer ce jour-là).

    Vers 18h15, je suis allée à la clinique vétérinaire avec le but de travailler vite, vite puisqu'on était invités chez ta tatie de coeur pour un repas crêpes en compagnie de Marie-Hélène et Georges (bien sûr, il n'y avait pas que des crêpes à manger ; connaissant Bernadette, ça ne pouvait en être autrement). Que vois-je en arrivant à la clinique ? 2 personnes qui attendaient avec leur bête dehors, 4 ou 5 clients dans la salle d'attente et déjà des clients dans les salles de consultation. A quelle heure je vais finir moi ? me suis-je demandé. Alors, ni une ni deux, j'ai vidé les poubelles auxquelles j'avais accès, fermé les volets des pièces inoccupées, et suis rentrée chez moi.

    Jeudi matin, il m'a fallu me lever à 5h malgré que l'on se soit couché vers minuit et que mon sommeil a été très haché. Dure la journée.

    A 16h, j'avais rendez-vous chez le généraliste qui m'a établi une ordonnance pour mon médicament qui corrige la circulation du sang. Et je lui ai parlé de mon état physique et moral actuel : une fatigue intense, plus d'envies sauf celle de rentrer dans un trou de souris, les nerfs à fleur de peau, l'envie de hurler, les crises de pleurs, etc... Lui voulait me redonner un antidépresseur puisque j'allais bien quand je le prenais. Mais non, je n'allais pas bien !!! J'étais stabilisée au niveau émotionnel mais je ne vivais pas ma vie, comme si ton décès concernait quelqu'un d'autre, et je m'en rendais compte en plus (l'impression de marcher à côté de ses godasses, tu connais ?). Et ça ne va pas, non ? Tu es mon fils et tu le seras toujours, toujours, comme Fred l'est aussi. Je veux garder mon histoire avec toi, avec lui, je ne veux surtout pas oublier mais je veux apprendre à vivre mieux avec ton absence physique et ta présence d'une autre manière. Donc, devant mes arguments et ma demande, il m'envoie vers une psychothérapeute (psychiatre sur l'annuaire téléphonique) à Vedène. Il a fait un petit courrier pour elle et bien sûr, tu me connais, j'ai ouvert l'enveloppe et je l'ai lu. Sitôt dit, sitôt fait, j'ai rendez-vous chez elle mardi prochain en début d'après-midi ; ton papa de coeur m'y emmènera et m'attendra certainement dans la voiture (encore une preuve de sa patience à mon égard).

    Je mise beaucoup sur les entrevues avec cette psy parce que, pour moi, c'est le recours de la dernière chance ; je ne me vois pas du tout avaler des pilules le reste de ma vie pour ne pas vivre ma vie. J'y crois, j'y crois et je vais me donner à fond pour que ça marche. C'est la première fois en 57 ans que je fais une telle démarche mais, comme je disais au généraliste qui me connait bien puisqu'il me suit depuis plus de 25 ans, j'ai traversé plein d'épreuves (2 divorces, le tabagisme, l'alcoolisme, ton cancer à 8 ans, etc...) et je me suis relevée à chaque fois mais là, ton départ, il m'a fichue par terre, anéantie...

    Des personnes me disent : mais pourtant, la médium vous a bien dit qu'il est là, Fabien ! Bien sûr que tu es là, je le sais ; ça, ça m'a fait du bien quand je l'ai entendu, qu'elle m'en a donné les preuves et c'est un grand espoir pour moi de savoir que je te retrouverai mais là, maintenant, tout de suite, il faut la vivre cette vie sans ta présence physique à mes côtés. C'est une douleur inhumaine, affreuse, atroce... bref, y'a pas de mots.

    Et en plus, j'en ai marre de faire semblant, de répondre systématiquement oui aux gens qui me demandent si ça va... et je sais que si je réponds non, je vais déranger, éloigner, mettre mal à l'aise...

    Tu me parles, Fab ?... Vas-y, je t'écoute...

     

     

     

     

     

     


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  • Sans paroles... en musique...

     

     


     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Et oui, mon fils, impossible de rester plus longtemps sans venir te parler ici ; j'ai l'impression de te "trahir" quand je ne le fais pas ; je culpabilise. C'est grave, docteur ?

    Samedi, nous sommes allés au cimetière pour voir si les canalisations d'eau avait été remises en route et si je pouvais donc nettoyer partiellement la dalle du monument ; je ferai ça à fond dès le printemps. Nous avons trouvé une composition de trois primevères de couleur différente. C'est Monique, la soeur de ton papa de coeur, qui l'y avait déposée. Quand je l'ai eue en ligne tout à l'heure en rentrant du boulot, je l'ai remerciée pour le fait qu'elle pense encore à toi. "Mais c'est souvent qu'on pense à lui" m'a-t-elle répondu.

    En fait, elle me téléphonait pour avoir des nouvelles de ton tonton Didier ; il a passé son scanner hier matin et les résultats sont bons : rien aux poumons à part l'emphysème qu'on connaissait déjà et rien dans l'abdomen. Ouf... Par contre, les médecins ont détecté une grosseur sur le foie. Kyste ? bénin ? pas bénin ? Nous saurons tout ça quand il aura passé l'IRM programmée mardi matin prochain. Mais non, mais non, c'est pas crispant, l'attente ! On positive, on positive : ton papa de coeur m'a fait remarquer qu'il a lui aussi une grosseur sur un rein et qu'il n'y a pas de problème. Mais bon...

    Ce soir, je vais bien sûr regarder les 2 épisodes de la nouvelle saison du Docteur House et je vais penser à toi. Comme s'il y avait besoin du Docteur House pour que je pense à toi, hein ?

    Et demain soir, j'enregistrerai les 2 épisodes de Mentalist : je suis sure que cette série t'aurait plu ; trop cool, le mec... Et oui, nous sommes invités chez Bernadette et Elie pour une soirée crêpes faites maison. Est-ce bien raisonnable ? Le régime en prend un coup. M'en fous, j'ai d'autres impératifs en ce moment.

    Hier soir, j'ai eu ton frère en ligne ; je l'ai pris en flagrant délit de sortir de la douche. Il n'était pas très en forme car ras le bol au niveau des heures de boulot. Dans son équipe, deux absents pour maladie et un pour poignet fracturé. Il a donc encore un planning d'enfer pour le mois de mars et cette fois-ci, force est de me résigner à ne le voir qu'en avril pour la semaine à Carcassonne. Snif...

    Au moment où je t'écris, le soleil pointe son nez encore une fois. Est-ce ta façon de me dire que tu es là, mon fils, comme le clin d'oeil de l'écran d'ordinateur hier matin ? Et chaque soir, ton papa de coeur ou moi, on allume une bougie parce que, dans le livre que je lis en ce moment "Aller retour dans l'au-delà" de Sylvia Browne, il est dit que, dans le monde où tu es maintenant, vous ne voyez pas les lumières électriques mais vous êtes attirés par la flamme des bougies. Et nous, on veut ta présence, Fab.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • J'ai peiné, ce matin, pour aller chez le comptable faire mes 2 heures de ménage ; le vent s'était associé à la pluie et j'avais bien du mal à tenir mon parapluie pour qu'il me protège et ne se retourne pas.

    Je viens de manger un morceau sur le pouce parce que je suis toute seule ; depuis que Coccinelle a fermé ses portes pour devenir Carrefour, ton papa de coeur travaille non stop jusqu'à 15h tous les vendredis.

    Hier après-midi, on est allés jusqu'aux Jardins de provence pour acheter quelques pots de fleurs afin de remplacer ceux qui avaient été gelés sur ton monument. On a réussi à trouver un cyclamen joli malgré que ce soit la fin de la saison pour eux, une marguerite et des gazanias. J'en ai profité pour enlever les décorations que j'avais mises pour les fêtes de fin d'année et le mois de janvier.

    Il faut que tu me laisses remercier Jodylove, Nadine, mes cop's Kikie et Patricia, mon grand (par la taille) petit (par l'âge) frère Hervé et Fabienne pour leurs encouragements à aller vers un mieux en consultant un psy. J'ai rendez-vous chez le généraliste jeudi après-midi prochain (eh oui, c'est un bon et il est très demandé) afin qu'il me dirige vers cette femme dont je t'ai parlé hier. Bien sûr, je te dirai quand j'ai rendez-vous.

    J'ai appelé ton tonton Didier en fin de matinée et il m'a annoncé de quoi nous faire passer un week-end de stress ; quelques jours après son opération de la gorge, il a commencé à ressentir une douleur violente dans un côté de l'abdomen ; le médecin lui a pris un rendez-vous en urgence pour un scanner thoracique et abdominal ; Fab, je t'en prie, fais en sorte que ce ne soit pas la maladie qui attaque ailleurs !!! Il passe le scanner lundi à 9h30 et je l'appelle en fin de matinée pour avoir les résultats. Ouch... comme le temps va paraître long jusque là !

    Pendant que je te parle, mon fils, le soleil vient illuminer le ciel ; tu dois savoir qu'on en a besoin pour mettre des couleurs dans nos coeurs et dans nos têtes.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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