Oui, mon fils, les congés sont déjà finis ; dans une demi-heure, il me faut reprendre le travail.

Heureusement, ton papa de coeur m'a donné une motivation : retourner travailler pour avoir les moyens de repartir en croisière. Alors, là, je vais y aller !

Nous avons passé, lui et moi, douze jours de rêve ; nous étions comme des rois sur ce bateau de croisière : choyés et rien à faire d'autre que de penser à nous... et à toi et ton frère, bien sûr.

Tout ça, tu le sais puisque tu y étais, non ?

Un jour, nous nous sommes assis dans un salon près d'un musicien qui jouait du piano ; quelques instants après, s'est élevée la musique d'Angels, une de tes chansons préférées.

Le même soir, nous sommes allés au spectacle donné au théâtre, spectacle différent chaque jour ; ce soir là, c'était la tournée d'un saxophoniste, ex chanteur de Prince. Et c'est là qu'il s'est mis à chanter Imagine, chanson que tu avais choisie pour agrémenter la vidéo des 60 ans de ton papa de coeur.

Une autre fois, nous sommes montés sur le pont pour tomber nez à nez avec un magnifique arc en ciel alors qu'il ne pleuvait pas.

Et puis, nous avons pris une excursion pour visiter Rome ; le matin, nous nous sommes rendus au point de rendez-vous pour y recevoir le numéro du bus dans lequel il nous faudrait monter. Mon coeur a fait un bond quand j'ai reçu l'étiquette du bus n° 13.

Le matin du débarquement définitif à Savone en Italie, nous avons récupéré nos valises descendues très tôt par les bagagistes et nous sommes rendus dans la gare routière pour y trouver le bus qui nous ramènerait à l'aéroport de Nice ; et là, encore une fois le bus n° 13.

Je ne parle pas des heures de réveil en pleine nuit ou des heures auxquelles mes yeux se portaient sur la montre en pleine journée ? des 3 qui finissaient les minutes, encore et toujours des 3.

J'ai bien sûr parlé de toi avec Claudine et Willy, le couple que j'ai rencontré par écrit sur voyage forum, puis rencontré pour de vrai sur le bateau. Nous avons passé de très bons moments ensemble et je pense que nous aurons l'occasion de nous revoir.

Je vais avoir du travail pour trier les photos et les vidéos prises pendant notre parcours ; pour l'instant, je mets une photo de ton papa de coeur et moi en tenue de soirée pour la soirée de gala du commandant.

Et puis, je pars au travail...

Une semaine recommence mais, celle-là, mon fils, ne sera pas comme les autres : elle va être un départ pour une belle aventure.

Demain va très certainement être un jour où je n'aurai pas le temps matériel de venir te parler ici ; donc, je prends les devants et je le fais maintenant.

Les personnes que j'ai rencontrées sur internet et qui vont faire le même voyage que nous doivent être, elles aussi, sur les charbons ardents.

Pendant quelques temps, il me sera impossible de venir ici mais c'est sûr, mon fils, tu es et resteras pour l'éternité dans ma tête et dans mon coeur. Et puis, de toutes façons, on t'emmène avec nous, hein ?

Si le bateau ne coule pas, nous serons de retour à la fin du mois ; et s'il coule, et bien je te le dis, et je le dis à ton frère s'il me lit, avec une chanson que j'aime beaucoup :

Les jours sont trop courts pour tout ce que j'ai à faire mais la semaine est longue parce que j'ai une furieuse envie d'être en congés, mon fils.

Encore une journée d'enfer demain (9 heures de ménage à l'extérieur entre le domicile de mon patron, celui du comptable et la clinique vétérinaire) et 2 heures à la clinique vétérinaire samedi midi ; ensuite, tchao la compagnie !

Hier, j'ai passé un moment de l'après-midi avec ta tatie de coeur ; son frère l'a inscrite pour des cours pendant lesquels elle va apprendre à se servir d'un ordinateur et hier, elle avait un devoir à faire mais pas d'ordi : elle est donc venue chez nous. Elle se débrouille pas mal du tout.

Samedi soir, après le repas, nous irons avec elle, ton tonton de coeur, Marie-Hélène et Georges chez Viviane et Jacques qui nous invitent à manger la galette... ou plutôt les galettes : une à la frangipane et l'autre (de la provence) aux fruits confits.

Lundi soir, je suis invitée avec tous les membres de la clinique vétérinaire à un repas au domicile de mon patron ; c'est le repas de fin d'année un peu en retard puisqu'il y avait toujours quelqu'un d'absent courant décembre. Là aussi, nous mangerons certainement la galette. Pfffffffff...

Mardi, je m'attaque sérieusement à remplir les valises puisque nous prenons la route de bonne heure mercredi matin pour être en fin de matinée à Nice aéroport. De là, nous prendrons une navette qui nous emmènera à Savone (Italie) pour l'embarquement sur le Costa Concordia. J'avais réservé une cabine intérieure et, pour cause de première croisière et d'anniversaire à bord, Costa nous attribue une suite intérieure dans l'espace Samsara au 10ème étage.

Nous ferons un périple de 12 jours qui nous mènera à Barcelone (Espagne), à Casablanca (Maroc), à Santa Cruz de Tenerife (Iles Canaries), à Funchal (Madère), à Malaga (Espagne) et à Rome (Italie) ; au milieu de ces escales, trois ou quatre jours à naviguer en pleine mer.

Comme je te l'ai dit, on a fait connaissance de Claudine et Willy sur un forum voyages. Ils habitent dans la Drôme, pas loin de Romans (dans le Nooooooooord, aurais-tu dit). On se donne rendez-vous sur le bateau et on fera les excursions ensemble par nos propres moyens.

Le jour de mon anniversaire, je le passerai à Santa Cruz de Tenerife dans les îles Canaries : wouah ! ma chère ! Claudine a réservé une voiture par internet et nous ferons une belle balade dans l'île.

Pendant notre absence, c'est Monique, la soeur de ton papa de coeur, et son mari qui vont venir garder la maison. Ben oui, par les temps qui courent,...

Je voudrais tant, mon fils, que tu sois là pour partager tout ça avec nous. Je sais bien que tu seras là autrement mais bon... j'aimerais te voir sourire et t'entendre me dire "t'as raison, maman, profite... et Gib aussi !".

Une journée cool, mon fils. Ce matin, j'aurais pu faire grasse matinée mais comme d'habitude quand le réveil ne doit pas sonner, je me suis réveillée tôt.

Vers 17 heures, je suis allée faire propre la clinique vétérinaire. Je me suis activée pour ne pas voir arriver une urgence qui m'aurait bloquée un temps certain là-bas. Je rentre à la maison, bois un verre d'eau, ôte mes vêtements de travail et monte à l'étage pour prendre ma douche. En passant devant "ta" chambre, je vois sur l'écran de l'ordinateur le tournesol qui veut dire "tu as un message". J'ouvre le message et le lis. Puis, par impulsion, je décide d'aller sur ton blog voir s'il n'y a pas de nouveau commentaire. Non mais 3 connectés - un total de 693 commentaires et un total de 50033 visiteurs. Je baisse les yeux sur l'horloge en bas de l'écran : 18h03. C'est beaucoup de hasards, hein, mon fils ?

J'en rajoute ? Toute heureuse, je vais à la douche. Quand j'en ressors, je regarde le réveil de ma chambre pour voir s'il n'a pas déconnecté car il tombe des hallebardes dehors, l'orage gronde et les éclairs fusent. Ah oui, l'heure au réveil ? 18h13.

Merci, mon fils, de me dire que tu es là. Tu le sens, dis, que j'ai besoin de ça et de savoir que je ne "souffre" pas ma vie terrestre pour rien, qu'au bout j'aurai la récompense de te retrouver ?

Dans une demi-heure, nos amis Marie-Hélène et Georges vont arriver. Nous irons ensemble au restaurant chinois à Orange. Petite sortie improvisée pendant laquelle nous allons certainement nous faire mouiller mais bon... c'est la vie, dirais-tu.

Et demain commencera une nouvelle semaine de travail, la dernière avant les congés et le départ en croisière. Je te parlerai du couple que nous avons rencontré sur un forum voyages et qui nous propose de partager avec lui les excursions que nous ferons à chaque escale. Pourquoi pas ? Ils ont l'air très sympathique et ont l'expérience d'une autre croisière. A suivre...

Allez, mon fils, je vais finir de me préparer car ces amis-là ne sont jamais en retard.

Tu me manques, mon fils.

Voilà, mon fils, ton tonton Didier et ta tata Evelyne viennent de repartir avec ta mamie après avoir passé une semaine chez ton cousin, leur fils Olivier.

La maison est de nouveau vide et je viens t'écrire ce petit mot car je ne voulais pas squatter la chambre où dormait ta mamie ; je me suis donc faite un peu rare sur l'ordinateur.

Je tiens cependant à te dire merci, merci et encore merci d'être là pour m'aider à avancer. Ben oui, jeudi soir, alors que j'avais le manteau et le sac en mains et que j'effectuais les dernières vérifications avant de fermer la clinique vétérinaire, ton papa de coeur a baissé la vitre de la voiture pour que j'entende la chanson qui venait de se déclencher sur Nostalgie : somewhere over the rainbow. Depuis qu'il fait des trajets en voiture, c'est la première fois qu'il l'entendait sur cette fréquence-là. Vendredi soir, même topo une demi-heure plus tard que la veille et alors que l'autoradio était branché sur NRJ : là aussi, j'étais prête à partir quand la chanson s'est déclenchée.

Et puis, tous ces 3 qui continuent à rythmer mes jours et mes nuits...

Tu es là, j'en suis sure. Je donnerais tout pour pouvoir te voir, te toucher, t'entendre, te voir sourire, te voir rire...

J'ai reçu les documents pour notre croisière et ça y est, je commence à réaliser dans ma tête que le départ est proche. D'un côté, je suis contente parce que je pense que cette échappée va nous faire du bien, à moi comme à ton papa de coeur. D'un autre, ça me fait drôle de partir alors que toi... Mais ça me fait ça à chaque fois que je quitte la maison depuis ton départ pour l'autre monde. Quand je m'absente pour plusieurs jours, j'ai la désagréable sensation de t'abandonner.

Je vais être bien bousculée au niveau travail la semaine prochaine. Tu ne m'en voudras pas si mes passages ici sont plus espacés ou plus brefs ?

Je ne vais pas tarder à aller à la clinique vétérinaire ; pas d'arrêt ce week-end puisque c'est la garde. Donc, demain soir, je travaille aussi. Pffff....