• 26 février 2010 : ma tête

    Je rentre juste de faire le ménage chez le comptable ; il m'a fallu changer de manteau parce que le temps s'est bien, bien radouci et que le soleil est au rendez-vous de ce vendredi.

    Mercredi après-midi, nous sommes allés chez Gemo parce que j'avais besoin d'une nouvelle paire de sabots pour mon travail ; puis, nous nous sommes arrêtés chez Kiabi qui fait des soldes en ce moment (ton papa de coeur a trouvé deux chemises et compte y retourner pour des pantalons qu'il a eu la flemme d'essayer ce jour-là).

    Vers 18h15, je suis allée à la clinique vétérinaire avec le but de travailler vite, vite puisqu'on était invités chez ta tatie de coeur pour un repas crêpes en compagnie de Marie-Hélène et Georges (bien sûr, il n'y avait pas que des crêpes à manger ; connaissant Bernadette, ça ne pouvait en être autrement). Que vois-je en arrivant à la clinique ? 2 personnes qui attendaient avec leur bête dehors, 4 ou 5 clients dans la salle d'attente et déjà des clients dans les salles de consultation. A quelle heure je vais finir moi ? me suis-je demandé. Alors, ni une ni deux, j'ai vidé les poubelles auxquelles j'avais accès, fermé les volets des pièces inoccupées, et suis rentrée chez moi.

    Jeudi matin, il m'a fallu me lever à 5h malgré que l'on se soit couché vers minuit et que mon sommeil a été très haché. Dure la journée.

    A 16h, j'avais rendez-vous chez le généraliste qui m'a établi une ordonnance pour mon médicament qui corrige la circulation du sang. Et je lui ai parlé de mon état physique et moral actuel : une fatigue intense, plus d'envies sauf celle de rentrer dans un trou de souris, les nerfs à fleur de peau, l'envie de hurler, les crises de pleurs, etc... Lui voulait me redonner un antidépresseur puisque j'allais bien quand je le prenais. Mais non, je n'allais pas bien !!! J'étais stabilisée au niveau émotionnel mais je ne vivais pas ma vie, comme si ton décès concernait quelqu'un d'autre, et je m'en rendais compte en plus (l'impression de marcher à côté de ses godasses, tu connais ?). Et ça ne va pas, non ? Tu es mon fils et tu le seras toujours, toujours, comme Fred l'est aussi. Je veux garder mon histoire avec toi, avec lui, je ne veux surtout pas oublier mais je veux apprendre à vivre mieux avec ton absence physique et ta présence d'une autre manière. Donc, devant mes arguments et ma demande, il m'envoie vers une psychothérapeute (psychiatre sur l'annuaire téléphonique) à Vedène. Il a fait un petit courrier pour elle et bien sûr, tu me connais, j'ai ouvert l'enveloppe et je l'ai lu. Sitôt dit, sitôt fait, j'ai rendez-vous chez elle mardi prochain en début d'après-midi ; ton papa de coeur m'y emmènera et m'attendra certainement dans la voiture (encore une preuve de sa patience à mon égard).

    Je mise beaucoup sur les entrevues avec cette psy parce que, pour moi, c'est le recours de la dernière chance ; je ne me vois pas du tout avaler des pilules le reste de ma vie pour ne pas vivre ma vie. J'y crois, j'y crois et je vais me donner à fond pour que ça marche. C'est la première fois en 57 ans que je fais une telle démarche mais, comme je disais au généraliste qui me connait bien puisqu'il me suit depuis plus de 25 ans, j'ai traversé plein d'épreuves (2 divorces, le tabagisme, l'alcoolisme, ton cancer à 8 ans, etc...) et je me suis relevée à chaque fois mais là, ton départ, il m'a fichue par terre, anéantie...

    Des personnes me disent : mais pourtant, la médium vous a bien dit qu'il est là, Fabien ! Bien sûr que tu es là, je le sais ; ça, ça m'a fait du bien quand je l'ai entendu, qu'elle m'en a donné les preuves et c'est un grand espoir pour moi de savoir que je te retrouverai mais là, maintenant, tout de suite, il faut la vivre cette vie sans ta présence physique à mes côtés. C'est une douleur inhumaine, affreuse, atroce... bref, y'a pas de mots.

    Et en plus, j'en ai marre de faire semblant, de répondre systématiquement oui aux gens qui me demandent si ça va... et je sais que si je réponds non, je vais déranger, éloigner, mettre mal à l'aise...

    Tu me parles, Fab ?... Vas-y, je t'écoute...

     

     

     

     

     

     


  • Commentaires

    1
    kikie
    Vendredi 26 Février 2010 à 14:23
    Non, ma cop' ce n'est pas Fab qui te parle c'est moi, ta cop' kikie.
    Je dis bravo à ta démarche, et je suis certaine que tu iras au bout..même si parfois c'est difficile, si çà remue des choses, si çà en réveille d'autres.
    Les petites pillules magiques ne soignent pas, elles masquent..et souvent nous mettent dans un état "second". Tu as raison d'affronter les vrais raisons.
    Je pense que c'est ce que Fab te dirait...

    Je n'aime pas les "comment çà va?" tout comme toi, parce que si tu dis, çà ne va pas;....çà y est la machine est en marche..les pourquoi??les pourtant???les courage??? alors, comme toi, ras le bol de dire çà va quand ce n'est pas vrai..

    Ton Gib est là, présent, prévenant, c'est l'essentiel, non? ah!!l'amour!

    Bon WE ma cop', essaie de récupérer les heures de sommeil qui te manquent, et bravo encore pour ta démarche. Je croise les doigts avec toi...très fort..et en Mai, je verrai la nouvelle Monique, la vraie!!! et ce sera super, j'attends ce moment .

    Grosses bises ma cop'.
    Kikie qui pense très fort à toi.
    2
    Patricia
    Vendredi 26 Février 2010 à 16:26
    Coucou Monique,
    Heureuse de lire que tu as refusé les petites pillules magiques et que tu as réussi à obtenir un rdv la semaine prochaine chez un professionnel du mental.
    Kikie a raison, ça ne soigne pas le mal, ça l'endort.
    Mon fils continue sa thérapie et pour l'instant, même si les effets ne sont pas magiques, ces rencontres lui permettent d'avancer pas à pas vers son futur...
    Tu as Gilbert et Fred pour t'aider, c'est le principal. Et puis nous tes cop's sommes là aussi pour t'épauler. Tu peux tout nous dire, tu sais, parler libère les tensions.
    Passe un bon week end. Je t'embrasse bien fort.
    Pensée à Fabien qui doit apprécier ton grand pas en avant
    Bisous
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :