• Le port-à-cath

    Encore un souvenir pénible d'une intervention qui a eu lieu au début de ta maladie.

    Quand le cancer que tu as est identifié, les médecins décident d'un protocole de soins pour toi, à savoir cures de chimio avant l'opération.

    Pour les cures de chimio, il faut t'implanter, dans la région pectorale antérieure, un port-à-cath dans lequel les infirmières piquent pour que les chimios passent par là ; ça évite d'abimer les veines.

    L'intervention est prévue mais sous anesthésie locale.

    Le matin même, on te prémédique donc pour anesthésier l'endroit à ouvrir ; les brancardiers t'emmènent au bloc où je ne peux te suivre (tu es majeur et c'est un endroit stérile). J'attends ton retour dans la chambre et je te vois arriver un peu avant midi. Le port-à-cath n'est pas posé !!!!!

    Pendant que tu étais stationné sur ton brancard dans la salle d'attente du bloc, tu entendais le "chirurgien" qui doit te faire l'intervention pester parce qu'il est l'heure d'aller déjeuner, dire qu'il ne s'occupera pas de toi maintenant et que tu peux attendre le début d'après-midi.

    On vient donc te rechercher à ce moment-là dans la chambre et tu entres au bloc sans qu'on te donne quoique ce soit pour t'anesthésier localement ; or, les effets de la prémédication du matin ont eu largement le temps de s'évaporer.

    Quand on te ramène dans la chambre une bonne heure plus tard, tu es plus que stressé et les larmes aux yeux tellement le "chirurgien" (je mets ce mot entre guillemets puisque pour moi c'est un boucher ; et encore, mon mari qui est boucher traiteur a plus de considération pour la "viande" qu'il travaille que cet énergumène-là pour les malades) t'en a fait "baver" ; il t'a en effet incisé et posé le port-à-cath à vif et sans ménagement.

    Tu reçois une première cure de chimio (6 jours d'hospitalisation) puis, tu rentres chez toi.

    L'infirmière vient trois fois par semaine te faire le pansement sur le port-à-cath ; ton épaule est très douloureuse et tu ne peux plus bouger le bras tellement l'hématome est gros.




    Sur la photo, on ne voit pas l'intérieur de ton bras qui est violet jusqu'à la pliure du coude.

    Au bout d'une quinzaine de jours, force est à l'infirmière de constater que ça ne cicatrise pas du tout et que le sang continue à couler. Elle se met en rapport avec le service oncologie adultes à La Timone et nous voilà repartis pour essayer de régler le problème.

    Il te faut retourner au bloc pour évacuer l'hématome ; je prends à part l'interne qui te suit et lui demande instamment de faire en sorte que tu n'aies plus affaire au boucher. "Pas de problème, me dit-il, c'est son chef qui va s'occuper de lui".

    Je te laisse donc partir pour le bloc et, au retour, j'apprends avec stupeur de ta bouche que c'est le même personnage qui est intervenu et qu'il ne t'a toujours pas ménagé.

    Grosse colère !!! Encore un que je hais (oui, je ne suis pas du genre à tendre l'autre joue si on me fait du mal ; et là, en plus, il t'a fait du mal, mon fils : c'est pire ; ne souffrais-tu déjà pas assez à cause du cancer des os ?).

    Je suis révoltée contre certains personnages qui déambulent dans les services des hôpitaux parce qu'ils se sont soi-disant mis au service de leurs semblables mais qui n'ont aucun respect pour eux. Savent-ils que le malheur n'arrive pas qu'aux autres ? J'ai envoyé des courriers à la Direction des Hôpitaux de Marseille et au Ministère de la Santé pour que les problèmes que tu as rencontrés pendant ta maladie ne se renouvellent pas avec d'autres jeunes malades mais sais-tu ce qu'est une bataille du pot de terre contre le pot de fer ? J'espère au moins que les personnes concernées ont eu connaissance de mes courriers et que leur conscience (s'ils en ont une) leur donne quelques remords.







  • Commentaires

    1
    mmandelou
    Mercredi 20 Octobre 2010 à 20:06
    Nous avons nos scenes de .... je ne trouve meme ps les mots pour décrire ce que nosu avons dans la tete..
    Lou était en chimio, il transpirait grave, on lui a changé son pansement plusieurs fois.
    Le lendemain j'arrive en hospit, lou est allongé , il est torse nu et sa "chambre" est sans pansement, je lui demande ce qu'il a et en meme temps je lui mets de la biafine, sa peau est toute brûlée, mais entre temps arrive uen "fille" qui me dit "non fau tps lui mettre de biafine" et là lou me raconte que dans la nuit il a été réveillé par des douleurs sur la poitrine, il a sonné et là les filles se sont apercu que l'aiguille de la chimio était enlevé et que la chimio coulait sous le derme et ps dans la veine... mon doudou a eu tout le ventre brulé, jusqu'en dessous du bras, apres ce fut tout noir comme calciné..... la chimio a 'mangé" sa peau et quelque temps arpes il a fallu le réopéré, la "chambre" été à l'air.. plus de peau pour la recouvrir.. et personne n'a rien dit... c'est quand sa chir est venu pour voir ce qu'il se passait au niveau de sa "chambre" que je lui ai raconté ce qu'il s'était passé, elle m'a dit "ahh mais on ne m'a ps dit ça à moi"....
    2
    Chris
    Samedi 4 Juin 2011 à 18:14
    roulala, mais quelle horreur!!!!! J'ai moi meme porté un portacath et fait 8 chimios , mais j'ai eté plus que correctement traitée (cancer du sein) et j'ai eté operé par un chirurgien en or!
    C'est pas possible de traiter aussi mal les gens! c'est une faute plus que grave!
    courage a vous en tout cas!
    3
    Chris
    Samedi 4 Juin 2011 à 18:18
    desolée, je n'avais pas vu que votre fils n'est plus de ce monde. escusez donc mon 1er message qui est indelicat! merci!
    4
    manu
    Samedi 7 Décembre 2013 à 16:57
    Bonjour, Je suis tombée par hasard sur votre site en faisant des recherches sur le PAC. Je suis outrée de voir comment votre fils a été traité par ce pseudo chirurgien, mais quel honte, je ne suis donc pas la seule à trouver que le monde médical se déshumanise grandement, malgré de merveilleuses publicités en nous prétendant qu'ils font tout pour nous, pour notre bien-être... mais surtout... donner, a ça oui donner, mais ils oublient de dire "mais nous on vous donnera si on n'y pense !" Ce pseudo chirurgien mériterait qu'on lui fasse une telle intervention à vif, mais... pas à l'épaule, mais ce qu'il y a de plus précieux pour les hommes, enfin ce qu'ils disent, car j'ai l'impression que de moins en moins en ont. Comment ne pas devenir aigri et révolté quand on voit ça, comment ne pas péter un plomb un jour ? ça parait bizarre à la société, mais certains pètent un plomb, mais on ne sait que rarement le pourquoi, et je pense que si vous aviez pu le faire, vous auriez donné une sacrée leçon à ce monsieur. D'ailleurs, il devrait être radié de l'ordre des médecins et interdictions de pratiquer même sur un animal !! Qu'est-ce qu'il a dû souffrir votre pauvre petit bonhomme. On m'a posé un PAC hier, et la chir. était une femme, peut être qu'elles sont plus sensibles et surtout bien plus humaines !! Elle a fait un boulot formidable, elle a vu que j'étais stressée, elle m'a rassurée, elle a bien endormi la zone, même si ce n'était pas une partie de plaisir, je n'ose imaginer que votre garçon à dû hurler de douleur, j'en ai les larmes aux yeux pour lui. Avez-vous eu gain de cause ? Ce pseudo chirurgien à t il été sanctionné comme il le méritait et pire encore !!! Je n'en reviens pas d'avoir lu cette histoire et que surtout cela est arrivé, mais comment peut on être si inhumain ? Bon courage madame !!! Bon courage !! Je n'ai pas lu le blog, car je suis tombée directement sur cette page, mais je vais le lire en l'honneur de votre fils, de son, de votre combat !!
      • Fab84 Profil de Fab84
        Lundi 23 Décembre 2013 à 17:21
        Merci pour ce message. Est-il indiscret de vous demander pourquoi on vous a posé un pac ? Ce "chirurgien" doit malheureusement toujours être en exercice malgré mes lettres à la ministre de la santé et à la direction de l'hôpital ; je souhaite simplement qu'on lui ai fait lire, comme je le demandais, mon courrier et qu'il a, s'il a un cerveau et une once d'intelligence, changé son comportement envers les malades. La bataille était perdue d'avance car les médecins ne se dénigrent pas entre eux.... pot de terre contre pot de fer. J'espère avoir de vos nouvelles. Monique
    5
    Ln
    Vendredi 12 Avril à 12:30
    Bonjour J ai l impression de voir mon intervention Lors de la pose du port à cath j n étais pas endormie j ai hurlé pleuré Le chirurgien m a demander de me taire ça servait à rien de crier Je lui dit que je ne suis pas endormie et la il me réponds c est pas possible et si monsieur je vous parle donc je dors pas... Cela fait une semaine et je fais des cauchemars toutes les nuits
    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :