• Je viens te dire bonjour un peu tardivement, mon grand, mais nous nous sommes couchés à presque 4 heures du matin après avoir passé une très bonne soirée chez ta tatie et ton tonton de coeur. Nous y étions la bande habituelle des 8 amis et était présent aussi Didier, ton frère de coeur. Bernadette nous avait préparé un bon repas. Moi, j'étais assise à table face à ta photo accrochée au mur ; tu nous as souri toute la soirée et tu as aussi sûrement ri aux blagues de Georges (tu sais qui c'est : à travers ton papa de coeur, c'est grâce à lui que tu es rentré à la SEPR). Les as-tu vus, ces deux-là, finir sans aucun scrupule ni honte les bacs de glace desquels Bernadette avait ôté quelques boules pour accompagner son gâteau au chocolat maison ?


    Régulièrement, j'ai des nouvelles de ton amie Coralie. Sais-tu ce que vont entamer Gilbert et elle le mois prochain ? Un tableau. Je vais tracer un dessin identique sur deux toiles et ils vont peindre ensemble car Coralie veut apprendre les techniques de la peinture à l'huile. Gilbert est très content d'avoir une élève aussi charmante, n'est-ce pas, mon fils ? Et puis, avec elle, c'est toi qui sera aussi près de nous.

    Mardi prochain, j'ai rendez-vous au centre de radiologie car mon épaule gauche me fait beaucoup souffrir : très certainement une récidive de la calcification qu'il va falloir traiter par une nouvelle infiltration ou par une opération. Le rhumatologue ne peut pas me donner de rendez-vous avant le 24 mars. En attendant, je prends des anti-inflammatoires mais ça ne règle pas le problème. Bref, tout cela pour dire que je pense énormément à toi parce que je n'ose même pas imaginer l'ampleur de la souffrance physique que tu as vécue pendant 8 longs mois. J'admire de plus en plus le courage que tu as eu puisqu'il était très rare de t'entendre te plaindre ou gémir, et encore plus rare de te voir lâcher une larme.

    Je suis heureuse de te savoir dans ce monde où la souffrance n'existe plus même si tu me manques cruellement. Je t'aime très fort, Fabi.







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  • Depuis quelques semaines, quand je pense à toi, je me dis que tu n'aurais pas apprécié ce temps très venteux, froid ou pluvieux ; le froid est souvent amplifié par le vent qui souffle parfois à 100 kms/h sinon plus.

    Certains jours, il te fallait travailler à l'extérieur dans le cadre de ton boulot.

    Gilbert et moi, on te voyait alors, le midi ou le soir, passer le seuil de la porte "Hello, les vieux !" pour aller t'asseoir devant la cheminée et te réchauffer.

    Moments bien sympas et intimes pendant lesquels, Gilbert et toi, feuilletiez le journal et surtout la page des ventes d'automobiles pour la commenter et me faire marcher, ou regardiez les infos à la télé, ou parliez de choses et d'autres telles que le rugby, le boulot, la pêche que vous vouliez reprendre au beau temps,...

    Tout ça nous manque terriblement et, avec le recul, on se dit qu'on n'a pas assez profité de ces moments-là ou qu'on ne les a pas assez appréciés.

    Si seulement on pouvait revenir en arrière, d'un coup de baguette magique...

    ... mais on ne le peut pas.




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  •  

    "Ecrire, c'est aussi ne pas parler.
    C'est se taire.
    C'est hurler sans bruit."
    Marguerite Duras
     
     
    Pensez à donner votre sang, vos plaquettes ou votre moëlle osseuse :
    ça peut sauver des vies. Des vies d'inconnus, dites-vous ?
    Mais qui sait, un jour, votre conjoint, votre enfant, votre père, votre mère,
    un ami cher en aura peut-être besoin !
    Et là, vous penserez aux inconnus qui ont consacré un peu
    de leur précieux temps à faire un don pour la vie d'un inconnu.

    Merci à ceux qui donnent déjà et merci d'avance à ceux qui donneront.

    Je pleure mon enfant qui est mort...
    Mais en même temps, j'entends sa voix qui me dit avec une légère impatience :
    "Maman, ne te tracasse pas pour moi,
    Maman, n'en reste pas là.
    Oui, mon départ t'a fait très mal !
    Oui, tu as toujours mal !
    Mais tu sais maintenant que c'était un envol non un naufrage.
    Oui, je sais ! Cela est inguérissable...
    Mais que cela ne t'empêche pas de penser aux autres et aussi à toi.
    Continue à cueillir, maman, tous les bonheurs de la vie.
    Même les plus petits, même s'ils ont un arrière goût de cendre parfois.
    Fais-toi plaisir, chante, écoute de la musique, crée quelque chose avec tes mains,
    crée quelque chose avec ton coeur, avec ta tête !
    Sans cesser de pleurer peut-être, mais crée !
    Je te veux vivante, Maman ! Que mon départ devienne pour toi source de vie !
    Je t'en prie, ne t'abandonne pas !
    Continue, va !
    Tu le sais, je suis avec toi tous les jours.
    Je te veux vivante, Maman ! "
    Extrait du n° 116 du "Pierres Vivantes
    Alors...
     
    Dans la rubrique Depuis ton départ, j'écris dès que j'ai besoin et envie de te parler, Fabien ; c'est donc souvent que celles et ceux qui me lisent y trouveront un nouvel article.

    1er juillet 2011 : page 360 (rien que pour Annie)

    4 juillet 2011 : page 361 (un autre lundi)

    8 juillet 2011 : page 362 (tu m'as manqué)

     

    Au fur et à mesure que les souvenirs de mon vécu avec toi remontent, je complète les autres rubriques et, pour que ce soit plus simple pour vous qui suivez ce blog depuis le départ, je vous indiquerai, sur cette page d'accueil, les nouveaux articles que j'aurai insérés :

    le 16 avril 2009 : rubrique Deuxième maladie à 24 ans page 9 (je ne veux pas mourir à 25 ans)

    le 27 avril 2009 : rubrique Deuxième maladie à 24 ans page 10 (le port-à-cath)

    le 4 mai 2009 : rubrique Deuxième maladie à 24 ans page 11 (timide et réservé)

    le 6 juin 2009 : rubrique Mes blogs préférés page 2 (Damien)

    le 5 juillet 2009 : rubrique Mes blogs préférés page 3 (Biribibi)

    le 21 février 2010 : rubrique Le blog de mon artiste de mari (Mes peintures de la provence)

    -:-:-:-:-:-:-:-


    Merci de me lire parce que mon but en créant ce blog est, pour vous, de vous faire faire connaissance avec mon fils trop tôt parti mais aussi, pour moi, de pouvoir lui parler puisque je sais que, même si je ne le vois pas, il est près de moi.

    Et merci aussi d'avance à celles et ceux qui me laisseront un petit commentaire.

     
    Attention !

    Ce qui est arrivé à Fabien peut arriver à n'importe qui ;
     quelqu'un a dit "ça n'arrive pas qu'aux autres".
    Profitez donc dès maintenant de votre famille et de vos amis ;
    ne laissez pas les futilités de la vie gâcher vos relations avec eux.
    Personne n'est éternel en ce monde ;
    les regrets de ne pas avoir dit plus souvent à la personne qui part

    que vous l'aimez et que vous l'aimerez toujours, par pudeur parfois,
    vous hanteront jusqu'au moment de la rejoindre.

    Croyez-moi et faites en sorte qu'il en soit autrement pour vous.

    Monique, la maman de Fabien


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  • Tu es tombé malade en janvier 2008 ; pour nous, il ne pouvait pas en être autrement que ta guérison une nouvelle fois. On positivait au maximum.

    Gilbert et moi nous sommes donc pris à rêver de t'organiser une super fête pour tes 25 ans en septembre suivant ; tu y serais entouré de ta famille, de celle de Gilbert, de tes amies et amis du secteur, ainsi que de celles et ceux que tu as connus sur le jeu World of Warcraft : 90 personnes environ.

    En cachette de toi, on complote pour la décoration de la salle et des tables ; on choisit de faire ça sur le thème de la musique en sélectionnant les artistes que tu aimes.

    On te prépare aussi des surprises telles qu'un diaporama racontant ta vie et tes traits de caractère, un petit spectacle humoristique et une chanson que ta famille proche et ta tatie et ton tonton de coeur auraient interprétée.

    J'avais arrangé un texte à chanter sur la musique de "Dans les rues d'Amsterdam" de Jacques Brel que tu aimais. Le voici, ce texte :

    Dans la ville d'Avignon

    Est né un p'tit garçon

    Le 11 du mois d'septembre

    En l'an quatre vingt trois

    Dans c'monde t'es arrivé

    Un grand cri t'as poussé

    Tout petit tu étais

    D'apparence tout ridé

    Mais à force de tétées

    Ton poids a vite grimpé

    A l'école t'es parti

    Pour dev'nir érudit

    Les années ont passé

    L'école t'as délaissée

    Pour plutôt t'orienter

    Vers l'métier d'carrossier.


    Une envie d'changement

    S'est pointée à vingt ans

    La routine te lassait

    Tu voulais progresser

    Ton métier d'carrossier

    Tu l'as laissé tomber

    Pour tenter une percée

    Dans une ville d'excités

    En plus d'l'indifférence

    D'la pluie c'est l'évidence

    A Paris, c'est courir

    Klaxonner et stresser

    Pas moyen d'se r'laxer

    Tu n'as pensé qu'à fuir

    Le soleil te manquait

    Et tu es vite rentré.


    Haladjian t'a r'cruté

    Des amis t'y es fait

    Internet tu connais

    D'aut'es amis t'es refait

    Des filles t'en as connues

    Puis on n'les a plus vues

    C'est à toi que revient

    Le choix qui te convient

    Vieux garçon rest'ras pas

    A donner t'as en toi

    Bien qu'tu raines quelquefois

    Au fond ton coeur il bat

    Tu vis ta vie pour toi

    C'est toi qui choisiras

    Le chemin qu'tu prendras

    Et pour nous ça l'fera.


    Le mal tu l'as connu

    Par deux fois l'as battu

    Plus fort t'en es sorti

    Ton caractère forci

    Mais nous on te dira

    D'jamais baisser les bras

    Et que la vie t'appelle

    Que le monde t'attend

    Que la terre est si belle

    Que le ciel est si grand

    Que t'es beau et qu'on t'aime

    Que t'es not'e vie, not'e joie

    Que t'es un parmi tous

    Mais bien unique pour nous

    Sûr on a mal chanté

    Mais le coeur y était.

    Et oui, Fabien, on y croyait fort, fort, fort, à ta guérison ; il était impensable qu'il t'arrive quoique ce soit, que tu nous quittes si vite alors qu'on avait fait tant de projets ensemble.

    Je sais ce que tu es en train de me dire ; c'est ce que tu disais toujours : "c'est la vie".




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  • 6 juin : rendez-vous à l'hôpital de La Timone à Marseille dans le service cardiologie ; tu dois faire une échographie cardiaque et rencontrer un cardiologue qui doit donner son avis pour l'opération du cancer des os du bassin initialement prévue le 3 juin (elle a été reportée par l'anesthésiste de l'hôpital de La Conception, toujours à Marseille, pour cause d'embolie pulmonaire que tu avais faite auparavant ; les mêmes examens ont été faits à Avignon une huitaine de jours auparavant mais ça ne convient pas à ce monsieur : que de temps perdu). Le cardiologue donne son feu vert.

    7 juin : tu es invité avec ta seconde famille à l'anniversaire d'un de leurs amis ; malgré ta fatigue et tes douleurs, tu décides d'y aller.

    Avec Nathalie, ta "soeur de coeur"

    10 juin : rendez-vous à l'hôpital Sainte Marguerite à Marseille dans le service pneumologie pour refaire, là aussi, les examens déjà fait à Avignon une huitaine de jours avant.

    Tu n'iras jamais à ce rendez-vous. Pourquoi ?

    8 juin, lendemain de la fête, je me rends chez toi alors que Gilbert raccompagne ton frère à la gare TGV ; bien m'en a pris de rester dans le secteur car je te trouve plié sur le lit, la main appuyant sur le haut de ta poitrine. C'est dimanche, pas de généraliste... j'appelle les pompiers ; le SAMU te transporte en urgence à l'hôpital d'Avignon et je pars avec toi. Examens faits, il s'avère que tu as eu une récidive de l'embolie pulmonaire et que tu dois être transporté à l'hôpital de La Timone à Marseille. En attendant, on te place sous oxygène et, le lendemain, à ton arrivée à Marseille, force est, vu la gravité de ton état, de te mettre dans le service réanimation. Tu y restes une dizaine de jours puis tu es rapatrié dans le service oncologie. Tu n'en ressortiras que trois mois plus tard après avoir rendu l'âme.

    Je n'arrive pas à pardonner à l'anesthésiste, ainsi qu'à son responsable, d'avoir repoussé la date de l'opération. Peut-être aurais-tu fait cette récidive d'embolie pendant l'opération, peut-être ton organisme n'aurait-il pas résisté à la quinzaine d'heures prévue pour elle... mais au moins, tu n'aurais pas connu ces trois derniers mois d'horrible souffrance et de déchéance physiques : c'était d'ailleurs ton grand souhait.




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