Il y a 6 ans aujourd'hui, ta cousine Annie partait pour le monde meilleur ; elle te traçait la route, mon ange. 6 ans... Je suppose que pour ses parents, c'est court et très long à la fois tant le manque de votre présence est insupportable. Si tu la croises, dis-lui que je pense toujours à elle comme je vais le dire tout à l'heure à ses parents car je sais que, même si c'est douloureux, parler d'elle leur fera du bien. Et oui, mon coeur, on a besoin que les autres nous parlent de vous pour que l'on sache que vous existez toujours dans leurs pensées, pour vous faire vivre encore, et, après tout, vous avez fait partie de leur vie. Malheureusement, peu de gens le font et ça fait mal.

La semaine qui vient de finir a encore été bien agitée. Mercredi, ton papa de coeur a passé une coloscopie pendant laquelle le spécialiste lui a trouvé des polypes ; ceux-ci ont été immédiatement enlevés et envoyés à l'analyse. A suivre....

Vendredi soir, il m'a fallu courir pour faire le ménage à la clinique vétérinaire parce qu'à 21 h, nous étions attendus au boulodrome par Marie-Hélène, Georges, Bernadette, Elie, Viviane et sa soeur, pour y voir une pièce de théâtre dont l'entrée était offerte par la ville dans le cadre des festifourires. On a donc vu "10 ans de mariage" et on a bien ri du début à la fin : ça fait du bien et, pendant ce temps-là, on ne pense plus aux soucis. Je te mets un petit extrait que j'ai trouvé sur You Tube :

Samedi, nous étions invités à une "journée champêtre" pour les 40 ans d'un neveu, Christophe ; nous nous sommes régalés de la paëlla préparée avec amour par notre beau-frère Momon. Et puis, en dessert, les choux à la crême d'Emilie !!! Un régal. Certaines et certains ont joué aux boules l'après-midi et moi, je me suis prélassée en les regardant.

Dimanche matin, je suis donc allée à la clinique vétérinaire faire le ménage que je n'avais pas fait le samedi midi ; quand ton papa de coeur est rentré de son boulot vers 13h30, je lui ai proposé d'aller manger une bonne andouillette/frites chez Courtepaille et je n'ai pas eu besoin de le lui dire deux fois. En sortant de là-bas, nous sommes passés par le cimetière pour arroser les fleurs qui se dessèchent bien vite sur ton monument à cause du vent qui souffle ici depuis une bonne semaine. Tiens, d'ailleurs, il s'est calmé aujourd'hui ! Pourvu que ça dure !

Tu vois, mon fils, pas le temps de s'ennuyer ni de déprimer vu nos activités en dehors du travail.

Cette nuit a été une courte nuit ; je suis de nouveau dans le cycle de ne dormir bien qu'une nuit sur 3 ou 4. Tu le sais, à 5 heures du matin, je me promenais dans la maison en espérant trouver le sommeil en me recouchant, ce que j'ai fait, mais malgré tout, à 9h, mes yeux s'ouvraient grands. Si j'avais dû travailler ce matin, je n'aurais encore eu qu'1h de repos. Bouh...

Et c'est bizarre parce que, quand je reste ainsi éveillée, je sens fort ta présence à mes côtés et du coup, je guette le moindre bruit. Tu me manques trop, trop, trop...

21 juin = jour de l'été = fête de la musique mais = aussi anniversaire de ta mamie.

Les températures extérieures ont un peu chuté ces deux derniers jours mais il fait encore trop chaud pour moi ; je rentre de mon boulot chez le comptable et je "coule l'eau". Alors, je m'assieds devant l'ordinateur pour te parler un peu ici, mon coeur.

Nous sommes rentrés dimanche soir de nos 4 jours en voyage organisé dans le marais poitevin et au Puy du Fou : 4 jours supers mais très, très fatigants. Un rythme d'enfer qui nous faisait lever aux aurores et coucher assez tard. Et puis, dans le parc du Puy du Fou sur une seule journée, c'est impossible de tout voir. Grâce à notre chauffeur qui a donc fait des "heures supps", nous avons pu y voir 6 spectacles en plus de la cinéscénie le soir. Je dirai magique, grandiose, féérique mais en fait, tout comme pour ton absence, il n'y a pas de mots pour qualifier ce que nous vivons ou avons vécu.

Je te mets quelques photos qui ne sont qu'un tout petit aperçu de ce que nous avons découvert :

Ton papa de coeur et moi, on pense y retourner un jour par nos propres moyens et profiter du parc deux ou trois jours ; ce sera plus cool parce que, là, il nous a fallu certaines fois piquer des sprints pour arriver avant le début du spectacle suivant.

Alors, je ne sais si ce sont les retombées de ce séjour ou la chaleur écrasante que nous avons eue là-bas et ici en rentrant mais je me sens lasse, vidée, envie de rien...

Mercredi, nous avons eu pour manger avec nous le midi et une partie de l'après-midi, ta tata Evelyne et ton tonton Didier qui rentraient d'un week-end prolongé chez leur fils. On en a profité pour peaufiner le diaporama que je monte et qui sera projeté lors du mariage de ton cousin en août.

Et puis, hier après-midi, avait lieu le vernissage de l'exposition de peintures que fait notre ami Lucien pour ses 30 ans de peinture ; aux dires de ton papa de coeur, il y avait beaucoup de monde dont le maire, le sénateur, d'autres peintres reconnus... Ton papa de coeur était fier car il n'a eu que des compliments pour les amuse bouche qu'il avait préparés. A la sortie de la cérémonie, il est parti manger un morceau chez Noëlle et Lucien où se trouvaient aussi la famille et des amis à eux.

J'étais conviée moi aussi mais il me fallait aller travailler à la clinique vétérinaire ; quand j'en suis sortie, il était tard et là aussi, je "coulais l'eau". J'en ai été obligée de me laver les cheveux et j'ai eu la flemme de me faire un brushing et de me rhabiller pour sortir. Vivement la retraite pour être libre le soir et pouvoir suivre sereinement ton papa de coeur !

Tiens, il vient de m'appeler ! Il devait travailler jusqu'à 16h mais, le travail ayant bien avancé, il rentre comme d'habitude vers 13h30 : ça va lui permettre de se reposer un peu (il est rentré de chez Lucien à presque une heure le matin pour se relever vers 6h) en attendant d'aller chez l'anesthésiste qui s'occupera de l'endormir pour la coloscopie mercredi.

Demain soir, nous sommes invités à manger chez Irène et Denis et comme ton papa de coeur ne travaille pas dimanche, il propose de m'inviter au restaurant du chalet Reynard qui se trouve sur le chemin du Mont Ventoux.

Tu vois, mon fils, nous ne sommes pas seuls mais bon... où est-il le bon temps que nous passions avec toi ? Je me languis de ce temps-là et plus le temps passe, plus le manque de ta présence grandit.

Ce bonheur, c'était toi, mon fils, et oui, tu reviendras me chercher, dis ? Je t'aime si fort.

Me voilà, mon coeur. J'avais envie de venir te parler ici aujourd'hui parce que je ne sais pas si j'aurai encore le temps matériel de le faire avant notre départ pour le Puy du Fou.

Nous avons rendez-vous jeudi à 4h30 du matin au garage Ginhoux d'Orange. Bouh, le réveil va sonner vers 3h et je ne sais pas si j'aurai alors pu fermer les yeux de peur de ne pas l'entendre. On verra ça et sinon, je dormirai dans le bus sur la route de l'aller.

La semaine dernière, ton papa de coeur est revenu de travailler avec un beau bouquet de roses pour moi ; "pour ton anniversaire", a-t-il dit en souriant. Mais bon, apparemment, j'ai pas mal d'anniversaire par an.

Le temps est encore mitigé aujourd'hui. Ce matin, nous avions un peu de soleil et là, tout de suite, ça a viré au gris.

Hier midi, nous étions près de Nimes pour les 50 ans de notre neveu Christian. Sa femme avait installé les tables pour une bonne quarantaine de personnes sur la terrasse, la météo n'ayant pas prévu de catastrophes. Pendant l'apéritif, le ciel s'est brusquement noirci et la pluie a commencé à tomber drue. Il a fallu rentrer toutes les installations dans la maison et, une chance, le séjour/salle à manger était assez grand pour recevoir tout ce monde. La fête n'a pas été gâchée pour autant et nous avons passé un très bon moment.

Au moment du dessert, les jeunes ont fait sauter les bouchons de champagne et le liquide a arrosé les invités qui se trouvaient près d'eux ; et c'est là que ton papa de coeur m'a dit "quand je vois ces jeunes s'amuser, je pense à Fabien....". Le mal fou que j'ai eu à bloquer mes larmes pour qu'elles ne coulent pas sur mes joues !!! Je pensais moi aussi la même chose mais bon, je me maîtrisais. Oui, mon fils, tu vois comme tu nous manques !

Ton papa de coeur me disait aussi qu'au travail, il a accroché sur le mur une photo de toi ; un jeune apprenti récemment embauché lui a demandé qui tu es : "mon fils" a répondu ton papa de coeur. "Ah bon, et il fait quoi comme travail ?" a demandé le jeune. Ton papa de coeur lui a dit "Je pense qu'il aimerait beaucoup travailler mais il est décédé d'un cancer il y a presque 5 ans". Le jeune ne savait plus quoi dire.

Ce matin, ton papa de coeur m'a accompagnée à la clinique vétérinaire pour y faire le ménage que je n'avais donc pas fait hier.

Et puis, ce soir, nous aurons à table Annie, Roland, Eliane et Joël (le copain d'armée de ton papa de coeur). Il habite la région nantaise et est venu avec sa femme passer quelques jours dans notre région.

Pour le cas où... ton papa de coeur s'est fait remplacer au travail demain matin et moi, j'ai préservé ma matinée de repos.

Voilà, je ne te promets pas de revenir avant notre départ mais en fait, nous ne nous absentons que 4 jours pendant lesquels c'est la soeur de ton papa de coeur et son mari qui s'y collent pour surveiller la maison. Je vais tenter de joindre ton frère avant l'arrivée de nos invités.

On change de mois aujourd'hui, mon coeur. Je n'aime pas ces débuts de mois trop proches du 3 : ce 3 là, ça fera 4 ans et 9 mois que tu vis si proche mais aussi si loin physiquement de nous. Ta présence me manque à chaque moment de ma vie. Il y a tant de choses que j'aurais aimé partager avec toi.

Je n'ai pas grand chose à te raconter ; la maison est bien vide depuis le départ de ton frère pour la région parisienne où il reprend le travail dimanche matin.

Le temps sur ta provence est bien bizarre cette année. Encore aujourd'hui, il fait gris et les températures ne sont pas bien hautes pour un début juin.

T'ai-je dit que nous partons bientôt 4 jours pour le marais poitevin et le Puy du Fou où se donne un spectacle féérique, parait-il ; nous irons constater ça par nous-même en compagnie de Lucien et Noëlle qui seront eux-mêmes accompagnés par un couple de leur famille. Hier soir, ton papa de coeur est revenu de chez Bernadette et Elie avec deux ponchos parce qu'il parait que là-bas, il pleut beaucoup et que, par n'importe quel temps, la cinéscénie a lieu ; les gradins ne sont pas couverts. Oups...

Mais, bien sûr, je prendrai des photos et je viendrai te les montrer.

Il me faut aller au travail dans un peu plus d'une demi-heure. Dans 10 mois, je serai à la retraite et quelques jours après, je ferai une soirée pour fêter ça. Ben oui, mon fils, je sature de ce ménage 6 jours sur 7 dans la clinique vétérinaire, surtout des horaires du soir qui me font rentrer à la maison à point d'heure.

Je vais donc me préparer...

Me revoilà, mon coeur.

Ton frère est reparti vers Paris hier après-midi. Ses congés chez nous sont déjà finis ; bien sûr, ça a passé bien trop vite à mon goût.

Je ne pense pas qu'il ait pu apprécier à fond le fait d'être en congés ; le lundi suivant son arrivée, nous l'avons emmené chez le docteur Nicolas qui lui a injecté une feuille de tabac pour l'aider à arrêter de fumer comme ton papa de coeur et moi l'avons fait il y a presque 14 ans. Le plus mauvais est de réussir à perdre la gestuelle qui consiste à prendre une cigarette. Il a bien suivi les instructions qui sont en principal de stopper les apéritifs et le café.

Pour couronner le tout, il a fait en même temps une infection dentaire d'où visite chez mon généraliste qui lui a prescrit une semaine d'antibiotiques ; dans la foulée, nous sommes allés chez mon dentiste qui lui a fixé un rendez-vous pour hier matin et il a fallu lui arracher deux dents.

A côté de ça, malgré ses douleurs, nous avons réussi à l'emmener, le soir de son arrivée, au restaurant chinois d'Orange. Le lendemain, nous avons pu, malgré les crues, faire la balade jusqu'à Arles sur le Mireio : une bonne journée, a dit ton frère.

Et puis samedi soir dernier, nous sommes allés manger dans notre ferme auberge préférée : la pintade entre autres. Un régal comme d'habitude.

Pour s'occuper les mains et l'esprit, ton frère a monté tout seul notre nouvelle véranda : une réussite, dixit des amis habitués à bricoler.

Tu vois, mon ange, presque deux semaines bien occupées mais bien trop courtes à mon avis.

Je me console en me disant que nous pourrons revoir ton frère en août puisqu'il sera, aux dernières nouvelles, au mariage de ton cousin ; dans la foulée, ton papa de coeur et moi monterons à Paris pour une petite semaine afin de profiter de cette ville désertée par ses habitants et de ton frère en priorité, bien sûr.

Tout ça ne m'a pas empêchée de penser encore et toujours à toi que j'aurais tant voulu avoir à mes côtés.

La fête des mères approche et je vais tenter de gérer le fait que tu ne pourras pas, pour la cinquième fois, me la souhaiter.