• Tu dis quoi ? Maman... le retour ? Oui, je sais Fab, je ne suis pas venue t'écrire hier pour cause de manque de temps mais je t'ai quand même parlé oralement ou mentalement pendant mes occupations, non ?

    A la suite de mon petit article d'avant-hier, ton amie Christelle m'a envoyé un SMS : ça m'a fait très plaisir d'apprendre qu'elle vient tous les soirs lire ce que je t'écris. Elle est en pleine révision parce qu'elle passe ses examens dans 3 semaines ; allez, Fab, que lui aurais-tu dit, toi ? Merde... parce que tu disais que ça portait chance. Je me rappelle ses attentions vis à vis de toi : je n'ai pas compté le nombre de fois où elle est venue passer du temps avec toi à l'hôpital mais je suis sure que les doigts de mes deux mains n'y suffiraient pas. On pense souvent à toi, Christelle.

    Hier, on avait les courses à faire puisque, comme tu le sais, nous avons des invités à table ce soir ; ton papa de coeur leur réserve un "barbecue party" avec ses saucissettes et merguez faites maison. Tu es des nôtres, hein, Fab ? Je sors le pot de mayonnaise !

    Et puis, on a voulu courir aux Jardins de Provence pour y acheter de nouvelles fleurs ; au retour, on est allés au cimetière, ton papa de coeur et moi, sur ton monument et sur celui de la famille de Gilbert pour faire les plantations.

    J'ai beaucoup hésité et puis je me décide à mettre une photo de la "maison" qui abrite le corps qui t'a servi à vivre ce que tu avais à vivre sur cette terre ; là où tu vis maintenant, tu n'en as plus besoin.

    Et puis, comme ça, tes amies et amis éloignés verront le lieu que nous allons entretenir, ton papa de coeur et moi, chaque jour.

    Que de salades me diras-tu... oui, mais elles sont périssables contrairement à l'amour d'une mère pour ses enfants. C'est pour ça que j'ai voulu mettre deux fleurs rouges à l'avant du monument ; rouge, c'est la couleur de l'amour. Et je vous aime très fort, mes fils.




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  • Tu vois, mon fils, je ne suis pas venue hier mais aujourd'hui, je me rattrape.

    Je finissais de t'écrire sur ce blog quand Gilbert me crie "je vais chercher le pain pour ce soir". OK.

    Trente secondes après, il revient et me crie "descend un peu voir ce qu'il y a là pour toi." Pour moi ? Je me dis autant il veut te faire une blague mais bon... je descends.

    Il me tend une plante dans un petit arrosoir et, sur le papier qui enveloppe le tout, une petite carte "Tout simplement..." accrochée. Gilbert me dit "tu ne devineras pas qui c'est ".

    Et bien, "tout simplement...", c'est Coralie. Au dos de la carte ? "Mille pensées et bisous. Coralie"

    Même pas on l'a vue, ni entendue ; elle a déposé son présent devant le portail et est repartie sans bruit.

    Plein de choses se sont bousculées dans ma tête.

    Oh, Coralie, si tu savais... Je te fais des gros bisous et te dis un grand merci... pour tout.





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  • Quand je suis partie pour mon travail ce matin à 7 heures, j'ai été éblouie par le soleil qui montait dans le ciel ; il était encore très bas, face à moi et j'en ai pris plein les yeux ; c'était superbe, ces couleurs jaune/orange.

    Hier soir, j'ai regardé Docteur House (tu sais, on le regardait ensemble à La Timone) ; trois épisodes étaient programmés et le dernier finissait assez tard ; j'ai hésité "vais-je au bout ou non car le réveil sonne à 6 heures demain matin ?". Qu'est-ce qui m'a décidée à rester ? Je ne dirai pas ce que j'en pense mais toujours est-il que ce dernier épisode a traité du cas d'un homme plus qu'obèse tombé dans le coma ; il en est revenu et après maintes analyses périlleuses, le docteur House a fini par trouver son problème : un cancer des poumons non guérissable (tu vois, le docteur House non plus ne peut pas sauver tout le monde). Ce qui m'a marquée, c'est que, quand la docteresse lui a annoncé sa maladie et le fait qu'on ne pouvait que lui faire de la chimio pour le prolonger, l'homme a répondu "c'est la vie" ; ça a été comme si tu étais là, Fab.

    Et puis, quand je suis montée pour aller éteindre l'ordi et me coucher, j'ai trouvé sur ma messagerie un petit mail de ton amie Coralie qui s'inquiétait de ma forme morale (elle avait lu le blog et avait compris que j'avais été très mal ces derniers temps) et qui me disait qu'elle pensait fort à moi. Elle est adorable, tu sais, et je ne dis pas ça parce qu'elle lit le blog ; c'est vrai que ça me touche beaucoup parce qu'elle est jeune, qu'elle a sa vie et qu'elle prend quand même du temps pour m'envoyer des petits mails ou sms de réconfort.
    C'est la seule à faire ça maintenant ; je n'ai plus aucune nouvelle de tes autres ami(e)s pourtant très présent(e)s par écrit ou par téléphone lors de ton départ. J'en suis un peu chagrinée (j'aurais pu, en les rencontrant, les entendre me parler de moments de ta vie partagés avec eux) mais ton papa de coeur me dit de laisser faire, que c'est souvent comme ça, que la vie va trop vite et que chacun a ses occupations ; ta tata Evelyne me disait aussi qu'elle n'avait plus aucune nouvelle des amies de ta cousine Annie qui lui avait pourtant dit "on ne vous laissera jamais tomber". Bah, comme tu dis "c'est la vie".

    Ta tatie de coeur vient de m'appeler : ça fait un moment qu'on ne s'est pas vues. Elle passe énormément de temps à préparer des masques pour un mariage qui aura lieu en juin sur le thème de Venise. Elle a encore à terminer un coussin pour les alliances sur lequel elle brode les prénoms des futurs mariés. Elle a un don pour ça et une patience à toute épreuve. Si tout va bien, elle viendra un après-midi de la semaine prochaine et il le lui faudra bien pour rattraper tout le retard qu'elle a pris dans la lecture de ce blog.

    Cet après-midi, on ira au cimetière voir si tout est en ordre parce qu'il s'est levé un vent terrible que tu connais bien, hein, Fab ? Bon, je vais arrêter de te "saouler" pour aujourd'hui et te laisser vaquer à tes occupations. Ne t'envole pas trop loin, dis, mon ange, j'ai besoin de toi.






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  • Oui, ça va mieux ce matin ; j'ai fait ma nuit d'une sur quatre ou cinq, pleine et sans agitation. Le soleil brille aujourd'hui. Tout ça, ça remonte le moral de ces derniers jours qui était à hurler.

    C'est vrai que, comme le dit une autre maman désenfantée dont j'ai fait la connaissance sur internet, il nous faut parfois faire bonne figure même si tout en nous se tord de douleur. Il faut se forcer, aller de l'avant... Peut-être avec le temps arriverai-je à accepter ton absence physique... mais je n'y crois pas beaucoup.

    Ta mamie vient de m'appeler ; elle m'a donné des nouvelles de ta cousine Léa dont la grossesse se passe bien. Le bébé profite (on demande souvent à Léa si elle est sure de ne pas attendre des jumeaux) et l'accouchement est toujours prévu début juillet. Ta mamie est sur le qui-vive : son premier arrière petit enfant, tu te rends compte ?

    Et hier, j'ai eu en ligne mon ami Jean-Luc qui a remarqué que je l'ai qualifié de coquin sur ce blog (preuve qu'il le lit) et qui fait une grande toilette à sa caravane dans l'optique de partir quelques temps en congés la semaine prochaine.
    Et aussi, ton tonton Didier qui confirme que lui et sa femme, ta tata Evelyne, viennent passer le long week-end du 1er mai chez nous. Ta tata a même posé son jeudi et si c'est accepté par son patron, ils viendront 4 jours au lieu de 3. Ton papa de coeur et moi, on est contents : ça nous fait du bien d'avoir de l'animation à la maison. La porte de chez maman et papa de coeur est grande ouverte, vous le savez aussi, tonton Hervé, tata Isabelle, mes cousines et cousin ?
    Et aussi, je me suis énervée après une personne qui démarchait par téléphone pour vendre des livres (la pauvre, elle n'est pas tombée un bon jour). J'ai pensé à toi qui râlais (tiens, tu râlais ?) souvent de recevoir ce genre de coups de fil qui sont quand même assez rares chez nous puisqu'on est sur liste rouge. Mais bon, on donne le numéro pour un suivi de livraison et pan... ça sert après à autre chose.

    Pour passer une bonne soirée, on a donc invité, samedi soir prochain, Irène, Patrick, Hélène et Christian (nièces et neveux). Bien sûr que tu les connais, mon fils ! Tu seras avec nous ce soir-là comme tu le seras le week-end d'après.

    Cet après-midi, on ira faire notre tour quotidien au cimetière même si tu dois râler (encore ?) pour nous dire "mais, voyons, je ne suis pas là-bas ; je suis près de vous même si vous ne me voyez pas". Mais bon, c'est là-bas que les gens peuvent aller te dire qu'ils pensent toujours à toi, qu'ils t'aiment, et j'aime bien entretenir cet endroit.

    Tu m'entends et tu comprends, mon fils ?





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  • Pour toi, mon amour de fils, une chanson sur le paradis blanc où nous irons te retrouver un jour.


    Nous sommes allés au cimetière : les lys du bouquet blanc s'ouvrent.

    Je vais aller travailler et, après une nuit de repos (j'espère), je viendrai te parler plus longuement.

    Je te fais mille baisers.



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