• Tu as deux amis, frères jumeaux, qui s'appellent Fabien et Jonathan.
    Ce jour là, il fait beau et nous rendons visite à leurs parents dont Gilbert et moi avons fait connaissance au travers de votre amitié.
    Lui est très bricoleur et il a fait une avancée pour protéger l'arrivée à leur maison de la pluie comme du soleil. Pour la finir, il lui faut des branches de bambou.
    Et nous voilà tous partis dans la nature pour en récupérer. Nous, les femmes, on papote et vous, les hommes et jeunes hommes, au travail.
    Dans le coffre de sa voiture, Gilbert a des couteaux de boucher qu'il vient juste de faire aiguiser pour son travail.
    Toi, mon fils, tu en saisis un et, malgré les mises en garde et les inquiétudes de ton papa de coeur, tu pars à l'attaque des branches de bambou qui sont bien plus hautes que toi et dont le tronc est assez épais.
    Gilbert vous demande sans cesse, à vous les jeunes, de vous éloigner l'un de l'autre pour travailler mais bon...
    Une canne, deux cannes... et à l'assaut de la suivante.
    Un coup de couteau mal dirigé et au lieu d'atteindre le tronc du bambou, tu tapes dans la jambe de ton copain Jonathan qui se met à couler le sang.
    Vent de panique puis les hommes le "chargent" vite dans la voiture et partent sur les chapeaux de roue en direction de l'hôpital.
    Au bout d'un certain temps, Gilbert vient nous récupérer, nous les femmes abandonnées sur place, pour nous mener à l'hôpital.
    Là encore, plus de peur que de mal.
    Il faut que je précise que ton ami Jonathan est décédé, il y a quelques années, dans un accident de voiture ; tu l'as sûrement retrouvé dans ton nouveau monde où, je l'espère, il n'y a pas besoin de couteaux.



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  • Aujourd'hui, il fait toujours soleil et le vent s'est calmé.
    Hier, on est donc allés se balader avec ta mamie jusqu'à Aigues Mortes, une petite ville encerclée par des remparts ; il y avait beaucoup de monde dans les rues et à la terrasse des cafés. On a encore et toujours pensé à toi en passant devant un magasin de biscuits et de bonbons ; tu nous avais ramené des gâteries achetées dans un magasin à cette même enseigne aux Baux de Provence.
    En fait, tous les jours, nous avons des occasions de dire et nous disons : tiens, Fabien a fait..., Fabien a dit..., Fabien aimait..., Fabien aurait aimé..., si Fabien était là, il dirait... Tu fais constamment partie de nos vies.

    Ta mamie et ton papa de coeur qui prennent la pose à Aigues Mortes :


    Sur la route, nous avons vu des amandiers en fleurs :

    et des cerisiers en fleurs :

    ça sentait bon le printemps.

    Ce matin, ton papa de coeur a repris le travail et il a eu des nouvelles, par un de ses patrons, du monsieur client de leur magasin dont je t'avais parlé pendant ta maladie pour te booster le moral : il avait eu il y a peu d'années un cancer des os ; après opération et traitements de chimio et de radiothérapie, il avait été déclaré "guéri". A l'heure où je te parle, il est hospitalisé à Marseille : récidive du cancer des os et plus rien à faire ; il est en phase terminale et il souffre énormément. Saleté de maladie !
    Toi, tu ne souffres plus, mon fils, et tu es dans ce monde que mes livres disent sans commune mesure avec celui dans lequel je vis (ou plutôt je survis) encore.

    Lundi prochain, ton frère sera parmi nous et nous raccompagnerons ta mamie à la gare TGV pour 18 heures ; elle est obligée de rentrer chez elle puisqu'elle a une visite le mardi avec son ophtalmo qui lui prescrira ou non des lunettes ; depuis l'opération de ses deux yeux de la cataracte, elle lit sans aucun problème ni lunettes des livres à petits caractères et pourtant, nous lui fêterons ses 80 ans le jour de l'été (21 juin).

    T'ai-je déjà dit que, fin juin, début juillet, je serai grande tata ? Ta cousine Léa attend un heureux évènement : un petit garçon qui se porte à merveille d'après les échographies et qui se prénommera Alex.

    Je vais attendre le retour de ton papa de coeur : il est chez son prof de peinture pour son cours hebdomadaire. Dès son arrivée, nous irons faire un tour au cimetière pour voir si le vent n'a pas emporté les marguerites que ta mamie a mises dans le vase. Et après, j'irai mettre propre la clinique vétérinaire.

    Bon, j'arrête de bavarder pour aujourd'hui car je sais qu'il faut aussi que tu t'occupes de toi. Je t'aime très fort, mon fils.







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  • Oui, un autre dimanche pendant lequel nous ne profiterons pas de ta présence physique ; il y a un beau soleil et 20° dehors.
    Ta mamie est là et cet après-midi, nous irons faire avec elle une petite balade ; tu nous aurais sûrement accompagnés. Viens quand même avec nous, Fabien.
    J'ai pris contact hier avec ton amie Coralie pour lui expliquer le pourquoi Gilbert et elle ne pourraient pas peindre ensemble avant la dernière semaine de mars ; et comme cela, elle verra en même temps ton frère.
    La voilà, Coralie :

    Bref, tu pourras bientôt surveiller d'un oeil critique, ses progrès en peinture à l'huile et ceux de ton papa de coeur.
    Il est évident qu'avant de partir pour la balade, nous irons voir si le vent qui souffle aujourd'hui n'a pas trop fait des siennes au cimetière.
    Et hier, en rentrant de là-bas, nous avons vu, au bord du canal, un pêcheur : une grosse pensée pour toi car c'était l'ouverture de la saison et ton papa de coeur et toi aviez prévu d'y aller ensemble cette année. Gilbert ne parle pas d'y aller seul ; il a déjà fait l'effort de reprendre seul la musculation pour laquelle vous aviez aussi fait des projets. Dur, dur pour lui.
    Je t'aime, ma puce.


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  • Un souvenir qui remonte à loin en arrière puisque je m'occupais alors du vidéoclub que nous avions ouvert, ton père biologique et moi, fin 1982.
    Wes Craven a réalisé un film "Les griffes de la nuit" avec comme héros un méchant, Freddy, qui vient, entre autres, hanter les rêves d'adolescents. Sa main droite est pourvue de griffes d'acier.
    A notre insu, ton frère aîné a fabriqué une main avec un gant ; au bout de chacun des doigts de ce gant, il a fixé un couteau.
    Ce gant servait de "décoration" (hum, lugubre) jusqu'au jour où, lors d'un après-midi pendant lequel un de tes petits copains t'a rendu visite (moi, je travaillais dans le magasin), l'idée t'a pris d'en faire un instrument de jeu.
    Tu l'as lancé en l'air et il est retombé sur la tête de ton copain.
    Départ en urgence pour l'hôpital où il a fallu raser quelques cheveux sur la tête de ton copain pour faire des points de suture.
    Plus de peur que de mal mais bon... l'accueil de la maman a été froid (je la comprends) et, si mes souvenirs sont bons, ton copain n'est plus venu passer d'après-midi à la maison.



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  • Un petit bonjour par écrit ce matin ; hier je n'en ai pas eu le temps matériel mais bon, tu sais que je pense à toi et de toutes façons, je continue à te parler chaque jour.
    Avant hier, en nettoyant le monument au cimetière, on y a déposé un vase assez lourd pour résister aux coups de vent parfois violents dans la région. Ta mamie y a mis deux bouquets de marguerites, l'un blanc, l'autre orange. C'est très joli.
    Et puis ce vase servira à ceux et celles qui passent parfois déposer un bouquet de fleurs fraîches pour te dire : tu es toujours dans nos vies, Fabien.
    Hier, on a rencontré, par hasard en faisant nos courses, Irène que je n'avais pas vue depuis un certain temps ; dans la conversation, elle me dit qu'elle sait que ton frère vient nous voir la dernière semaine de mars. Comment as-tu fait pour le savoir ? l'interrogeais-je. Normal, me dit-elle, je vais chaque jour sur le blog où tu parles à Fabien. Suis-je bête de n'y avoir pas pensé !!!
    Et en rentrant à la maison, j'ai trouvé au portail un gros bouquet de mimosa que m'avaient déposé Monique, la soeur à Gilbert, et son mari, Monmon pour les intimes. Je t'en mets une photo parce que ce sont des fleurs de la région que tu aimes et qui annoncent le printemps.

    Ce soir, nous emmenons ta mamie au restaurant chinois à Orange. Nous penserons à toi qui n'aimait pas trop la cuisine étrangère. Ca ne t'empêche pas de nous y accompagner : tu y observeras d'un oeil coquin ton papa de coeur qui va sûrement se gaver de boules de glace mais, bien sûr, tu ne lui donneras pas tort (tu prenais tout le temps sa défense).
    Ici, un temps comme tu l'aimes : du soleil. Hier après-midi, le baromètre de la voiture nous indiquait 22° à l'extérieur.
    Il me faut aller faire ma dernière bonne action de la semaine chez mon vétérinaire de patron ; "briquer" la clinique pour qu'elle soit propre à l'arrivée des clients lundi matin.
    Je t'aime, mon fils.



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