Les températures extérieures remontent un peu et la pluie a remplacé le vent.

Lundi après-midi, j'ai eu ton tonton Didier en ligne : il est très fatigué et doit forcer pour pouvoir parler avec un filet de voix. Il est en arrêt de travail et va pouvoir récupérer de cette nouvelle opération précédée d'une anesthésie générale. J'ai proposé qu'ils viennent passer un week-end à la maison dès qu'il se sentira assez bien pour faire la route : après ça, on le bichonnera.

As-tu accueilli Christophe (Tof), mon fils ? Il est parti te rejoindre lundi matin dans le monde sans souffrance.

Et puis, une amie de Kazeo me dit avoir été touchée par notre histoire et vouloir me faire un petit cadeau. Le voilà...

J'ai été émue aux larmes parce que c'est vraiment ce que je souhaite du fond du coeur : que tu me vois, que tu m'entendes et surtout que tu m'attendes.

Elle a elle-même un blog dont je mets le lien pour vous qui me lisez : http://jodylove.kazeo.com
Rendez lui donc une petite visite ! Elle fait partie des personnes désintéressées.

Et moi ? et bien, ce n'est pas la grande forme. Hier matin, j'ai craqué devant mon patron vétérinaire qui me conseille d'aller évacuer mon stress et mon mal être depuis ton départ chez un psychologue ou psychiatre parce que ces derniers ne sont pas faits que pour les fous. Il faut, m'a-t-il dit, une personne non impliquée dans notre histoire qui pourra m'aider à appréhender l'après de cette "catastrophe" d'une autre manière. Une amie que j'ai connue sur internet me conseille aussi de parler de ce blog : je l'ai créé pour te parler et pour essayer de soulager ma tête et mon coeur mais il devient vraiment trop "obsessionnel" pour moi. J'ai parlé de tout ça avec ton papa de coeur et il est tout à fait d'accord pour que je consulte : de toutes façons, il est toujours d'accord quand ça peut m'apporter du bien.

Je ne veux surtout pas te chasser de ma vie, Fab, mais là, j'en suis à un stade où ma tête est constamment occupée par toi et où je vis à travers toi. Je vais donc voir le généraliste pour qu'il m'envoie chez la professionnelle qui avait reçu la soeur de ton papa de coeur après le décès de son mari : elle m'en avait dit du bien et je me sentirai plus à l'aise avec une femme qui saura intimement ce qui se passe en moi depuis que je vis ton absence physique.

Il faut que je sorte de cette spirale qui m'entraîne vers le fond pour Fred, pour ton papa de coeur, pour ceux que j'aime et qui m'aime et pour toi qui doit ressentir mon mal être et peut-être en subir les conséquences dans ce monde où tu es et dont je ne connais pas (ou ne me rappelle pas, selon les livres que je lis) le fonctionnement.

Je te tiendrai bien sûr au courant, mon coeur.

- 4°, c'est ce qu'affichait le thermomètre extérieur de la voiture quand nous sommes partis à 7h pour aller au boulot. Il est fou, ce temps.

Ce week-end, on est allés jusqu'au cimetière malgré les températures glaciales et le vent qui soufflait en rafales. Et bien, mes craintes n'étaient pas fondées puisque tout était en place sur le monument ; c'est sûr qu'il va falloir qu'on change les cyclamens qui ont pris un coup de gel mais bon... on va patienter jusqu'à un petit réchauffement de l'atmosphère.

Ton tonton Hervé m'ayant expliqué comment mettre une musique sur un blog, j'ai changé celle du blog de ton papa de coeur pour une qui parle de la provence, donc plus en rapport avec son sujet : mes peintures de la provence. Le lien pour ceux qui me lisent et que ça intéresse : http://gilbertperrin.kazeo.com
Merci, tonton Hervé.

Hier, c'était la Saint Valentin, la fête des amoureux, mais a-t-on besoin de ce jour pour dire qu'on les aime aux personnes qu'on apprécie ? Ton papa de coeur m'a quand même offert des roses.

A midi, nous sommes allés chercher Monique, Monmon et Jean-Claude pour nous rendre dans une ferme auberge à une petite demi-heure de chez nous. Deux amis de Jean-Claude se sont joints à nous. On a passé un très bon moment et on a bien mangé : un menu unique mais une cuisine familiale. Délicieux et copieux.

Pour rentrer, nous avons fait un détour par Carpentras pour admirer le panneau publicitaire 5 mètres sur 6 mètres actuellement occupé par la photo de ton papa de coeur.

Et puis, petit arrêt chez Jean-Claude pour boire une coupe de champagne et clôturer cet après-midi bien agréable. Ce matin, il est à l'hôpital pour une séance de chimio et on l'appellera ce soir pour prendre des nouvelles.

L'insert était presque éteint à la maison et ton papa de coeur s'est empressé de le raviver.

Le soir, nous avons pris notre courage à deux mains pour ressortir malgré le froid ; direction le cinéma où nous attendait le film Wolfman.

Un bon film sur les loups garous avec une ambiance ténébreuse. Bons effets spéciaux, bien saignant, mais ton papa de coeur a été déçu parce qu'il ne se termine pas comme il l'aurait voulu. Je n'en dirai pas plus.

Et moi ?

A toi et ton frère.....

Ben, mon fils, c'est rare quand on m'entend me plaindre du froid mais là, il gèle. Ce matin encore -5° et un vent glacial qui souffle à 100 kms/h, si ce n'est plus. A 8 heures, je me suis rendue à pied chez le comptable pour y faire le ménage : j'ai été bousculée par les rafales de vent. Heureusement que mon poids me tient bien amarrée au sol.

Hier après-midi, ton papa de coeur et moi sommes allés, en compagnie de ta tatie de coeur et de nos amis Marie-Hélène et Georges, au cinéma. On a vu...

Susie, jeune adolescente dont tous les parents pourraient rêver, est tuée par l’un de ses voisins. L’enquête commence, au rythme de la famille endeuillée, du meurtrier pas le moins du monde préoccupé par l’enquête (M. Harvey) et de la nouvelle vie de Susie qui se retrouve dans le monde de l’entre-deux.

J'ai été déçue parce que je m'attendais à plus de relations entre Susie dans le monde de l'entre-deux et son père. Mais tu as vu comment est représenté l'au-delà ? Est-ce vraiment ainsi ? Si oui, c'est merveilleux. Il faudra que je t'y rejoigne pour le savoir. Bon, on a passé deux heures et quart à l'abri et au chaud.

Sur la route du retour, Gilbert m'a jetée (ça fait rire tout le monde quand je dis ça ; ils doivent imaginer la porte de la voiture ouverte en pleine vitesse et Gilbert qui me pousse de mon siège pour m'éjecter vers l'extérieur) à la clinique vétérinaire.

En rentrant à la maison, le voyant du répondeur clignotait. C'était ta tata Evelyne que ton papa de coeur a rappelée. Tonton Didier est trop fatigué (Gilbert et moi, on se doutait que ce serait ainsi après son anesthésie générale et son opération) pour venir chez nous ce week-end et en plus, participer à la soirée dansante donnée à la salle des fêtes pour la Saint Valentin. Du coup, ton papa de coeur a fait des pieds et des mains pour décommander 9 personnes et se faire rembourser le prix des réservations qu'il avait avancé. Pas très correct à la dernière minute (le traiteur avait déjà prévu) mais bon, ils se sont montrés compréhensifs.

On a donc téléphoné à Jean-Claude (on avait reporté son invitation) pour lui dire qu'on est libres pour le restaurant dimanche midi. C'est fait, on y va avec lui, ma belle-soeur Monique et mon beau-frère Edmond. Pas envie de rester chez moi à ruminer, surtout en ce moment.

Ben oui, mon fils, y'a des passages plus durs que d'autres où le négatif prend le pas sur le positif. Pourquoi là ? Je ne sais pas. Ces derniers mois, j'ai essayé de repousser les moments de douleurs mais peut-être ne sont-ils pas partis mais cachés ? Il faut que je me booste pour remonter la pente. Aide-moi, mon fils.

J'ai eu ton frère au téléphone mercredi après être venue te parler ici ; je n'ai pas pu retenir des larmes et après coup, ça m'a fait souci parce que je l'ai sûrement "angoissé". Je le rappellerai en début de semaine prochaine parce qu'en principe, il passe ce week-end chez votre père.

Et puis, il y a Christophe (Tof) dont je suis le blog que j'ai découvert un peu après ton départ... ça fait 3 ans et demi qu'il se bat contre une leucémie et à l'heure où je te parle, il est en soins palliatifs. Il laisse une femme et deux enfants. Prépare-toi à l'accueillir, Fab.

Je vais allumer la cheminée pour réchauffer un peu plus la maison (dur dur avec ce vent qui pénètre partout) car ton papa de coeur tient un bon rhume depuis 2 ou 3 jours.

Y a des qualités de silence
Comme les étoffes ou le bois
Des profonds, des courts, des immenses
Des que l'on n'entend presque pas

Coule la pluie, cheveux et veste
Mouille ce qui ne pleure pas
Marcher le long de rues désertes
Où tu me manques pas à pas

Tu manques, si tu savais
Tu manques tant
Plus que je ne l'aurais supposé
Moi qui ne tiens pas même au vent

Prendre un taxi, tourner des pages
Féliciter, battre des mains
Faire et puis refaire ses bagages
Comment allez-vous ? à demain

On apprend tout de ses souffrances
Moi, j'ai su deux choses, après toi :
Le pire est au bout de l'absence
Je suis plus vivant que je crois

Tu manques, si tu savais
Infiniment, tout doucement
Plus que je ne me manque jamais
Quand je me perds de temps en temps

Danger, dit-on, la lune est pleine
Est-elle vide aussi parfois ?
Invisible, à qui manquerait-elle ?
Peut-être à d'autres, pas à moi

Tu manques, si tu savais
Tu manques drôlement

Tu m'manques

Une nouvelle semaine et encore la routine sauf que, cette semaine, je ne travaille pas au domicile de mon patron vétérinaire qui est en congés.

Du coup, avec notre ami Georges, je suis allée chercher du carrelage mural pour recouvrir celui blanc et tout abimé de la cuisine ; il s'est mis au travail et maintenant, ça fait claaaaaasse...

Cet après-midi, j'ai eu ton cousin Olivier au téléphone ; son père (ton tonton Didier) est rentré à la maison après son opération de la gorge. Tout va bien. Le chirurgien a dû retirer un peu plus que prévu mais bon... ce qu'il a ôté est parti pour analyse. Je n'ai pas pu converser avec mon frère qui ne peut pas parler mais il vient à la maison samedi. A suivre...

Ton papa de coeur travaille d'arrache-pied. Le passage de Coccinelle à Carrefour a été inauguré hier soir et aujourd'hui, il travaille toute la journée tellement il y a du monde : de partout aux alentours. Les clientes viennent-elles pour le magasin ou après avoir vu la photo de ton papa de coeur de partout dans les rues ?

Et moi, dis-tu ? Non, mon fils, je n'ai pas la forme : boule dans la gorge, nerfs à vif, envie de partir sur une île déserte, et tout, et tout, et tout, et marre de toujours dire que oui, ça va, à tous ceux qui me croisent dans la journée.

Non, ça ne va pas en ce moment. J'ai envie de hurler.

TU ME MAAAAAAANNNNNNQUES !!!