• Chose promise, chose due, mon grand.

    C'est en effet demain matin le grand départ pour Nice où nous prendrons une navette qui nous mènera à Savone en Italie, lieu d'embarquement sur notre bateau de croisière. A 17 heures, nous quitterons la terre ferme pour voguer en mer.

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    Je vous emmène, toi et ton frère, dans mon coeur et dans mes pensées.

    Là, tout de suite, ton papa de coeur est parti à la chasse avec son ami Georges. Je vais repasser les derniers vêtements à emporter et plier les chemises pour les mettre dans la valise.

    Et puis, vers 18 heures, j'irai faire ma dernière B.A. à la clinique vétérinaire ; et oui, c'est la garde ce week-end. Après cela, je passe le relais à ma remplaçante pour deux semaines. Et, j'oublie tout au niveau du boulot.72n8i3nk.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • 2 semaines que je ne suis pas venue te parler, mon fils : par manque de temps ? non, j'aurais pu mais j'ai tellement la sensation que tu es toujours près de moi et que tu sais la moindre chose qui se passe dans ma vie que je me demande parfois s'il est nécessaire que je vienne écrire ici. Et puis, si je ne le fais pas, j'ai l'impression que je vais couper un lien avec toi...

    La dernière fois, je suis venue le 1er novembre. Ce matin là, je me suis retrouvée bloquée avec un mal au dos. Je n'ai rien dit parce que je pensais que ça allait se passer et puis, de toutes façons, pas de généraliste un jour férié. Le mercredi, jour de repos du généraliste et emploi du temps chargé pour les autres médecins du cabinet, mon état ne s'arrangeant pas, ton papa de coeur m'a emmenée aux urgences de l'hôpital où un interne m'a "expédiée" en me donnant généreusement 4 sachets d'anti-inflammatoires. Ils étaient sensés me calmer ? Ah bon ? Du coup, forcing le jeudi matin chez le généraliste qui m'a prescrit une série de 5 piqures. Bouh, ça fait du bien.

    Ton tonton de coeur est rentré à l'hôpital et il a été opéré du genou le 3 novembre ; on lui a posé une prothèse complète à la place de la demi-prothèse qui le faisait souffrir depuis le début. Il occupait la chambre 103. Et puis, mercredi dernier, il a été transféré dans un centre de rééducation à Carpentras. Nous lui avons rendu visite le jeudi après-midi, chambre 203. Tiens, des 3 partout... sans commentaire. On retournera le voir dans la semaine avant notre départ en croisière.

    Ton tonton Didier a été hospitalisé ce matin pour 4 jours en vue d'examens complets pour voir si la greffe de poumon est possible ou pas. Je vais l'appeler dans la soirée mais je souhaite du fond du coeur qu'une solution puisse être apportée à son problème.

    Avant de partir, on ira bien sûr au cimetière où repose ton corps terrestre. Pendant notre absence, un ami s'occupera d'y arroser les plantes et fleurs.

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    Et puis, Marie-Hélène et Georges s'occuperont de la maison. Je suis en pleins préparatifs des valises puisque la semaine prochaine, à cette heure-ci, nous serons dans le car qui nous mènera de Nice à Savone (Italie) où nous embarquerons sur le bateau de croisière pour 11 jours. Wouah ! cette semaine-ci va être dure.

    Promis, mon coeur, je reviendrai te faire un coucou avant le départ. Mais de toutes façons, on t'emmène avec nous. Ben oui, tu sais bien que tu ne quittes jamais ni mon coeur, ni mes pensées.

     

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  • C'est ta fête aujourd'hui, mon fils, la fête de tous les saints et non la fête des défunts. La fête des défunts, c'est demain, mais de toutes façons, celle-là, je ne te la fêterai pas puisque tu vis toujours, ailleurs mais tu vis.

    Il ne s'est rien passé d'exceptionnel la semaine dernière, à part boulot et dodo ; ça a commencé à bouger samedi.

    Quand je suis rentrée du travail vers 13h30, j'ai téléphoné à ta tatie de coeur qui est venue me chercher ; nous sommes allées au cimetière où nous avons nettoyé à fond le monument qui t'est consacré.

    Et puis, le soir, nous avons rejoint chez Monique et Monmon, 3 nièces et leurs conjoints pour nous rendre tous ensemble dans un restaurant de spécialités à Avignon ; j'avais pris le menu européen avec, en plat principal, une grosse tranche de thon mais ce que je n'avais pas vu, c'est que dans la composition, il était noté "piment". Oh là là, les bouffées de chaleur et les yeux qui pleurent ! Lol. On s'est régalés, tant pour le repas que pour le fait d'être réunis. On recommencera ça courant janvier.

    Dimanche, ton papa de coeur ne travaillait pas. Il s'est levé pour aller à la chasse avec son ami Georges.

    L'après-midi, je suis allée au cinéma avec Marie-Hélène.

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    Ben, on a quand même fait quelques bonds sur notre siège.

    Hier, avant que j'aille travailler à la clinique vétérinaire, ton papa de coeur et moi sommes allés acheter deux gros pots de chrysantèmes pour le monument de sa famille et moi, je t'ai pris un gros pot de bruyère blanche parce que les chrysantèmes, c'est pas "mon truc". Il y avait un monde fou au cimetière.

    Aujourd'hui, c'est jour férié. Je vais rentrer les tréteaux dans la maison pour continuer à peindre les volets. Ben oui, il pleut, il pleut et la météo nous a annoncé ça pour toute la semaine.

    Ce soir, nous attendons Marie-Hèlène et Georges et nous partirons tous les 4 rejoindre ta tatie et ton tonton de coeur au restaurant chinois d'Orange ; ton tonton de coeur est hospitalisé demain pour être opéré jeudi ; on va lui poser une prothèse complète du genou parce qu'il souffre trop avec la demi-prothèse. Ensuite, il partira pour une maison de rééducation. Tu seras là, dis, mon bébé ?

    Je suis actuellement le blog créé par la maman du petit Lucas, 5 ans, qui est atteint, comme toi tu l'as été à 8 ans, d'un neuroblastome métastatique stade IV. Son histoire me ramène tant à la tienne.

    Je t'aime, mon fils.

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  • Une semaine déjà que je ne suis pas venue te parler ici mais ça ne m'empêche pas de penser encore et toujours à toi, mon fils.

    Dimanche dernier, je t'écrivais alors que ton papa de coeur chassait. Quand il est rentré, il m'a proposé d'aller à Courtepaille manger une grosse andouillette/frites. Au retour à la maison, il s'est reposé un peu avant qu'on reparte pour le cinéma où nous sommes allés voir le film qui se déroule sur le bateau que nous prendrons lundi dans 4 semaines :

    bienvenue a bord

    Je n'aime pas beaucoup Franck Dubosc mais là, ça a passé car moins prétentieux que d'habitude à mon goût ; par contre, j'ai apprécié Gérard Darmon. Un film à regarder pour se détendre et avec quelques bons moments d'humour.

    Lundi, j'ai repris la semaine de boulot. Mercredi soir, en voulant brancher le petit radiateur de la salle de bains, j'ai fait un faux mouvement et me suis bloquée le dos. Ouille, ouille, ouille. Je ne te dis pas comment j'ai pensé à toi qui a souffert puissance + pendant 9 mois ; je te promets que ça aide à relativiser et à se dire qu'on n'a pas à se plaindre. J'ai obtenu un rendez-vous chez l'ostéopathe le vendredi fin de matinée. En attendant, je suis allée travailler tant bien que mal et j'ai la chance d'avoir des collègues sympas qui m'ont donné un coup de main. Je revois l'ostéopathe le 7 novembre.

    Samedi matin, je me sentais mieux et heureusement, car j'avais une soirée italienne prévue le soir même à la maison. Ta tata Evelyne et ton tonton Didier sont arrivés vendredi dans la soirée et m'ont bien aidée à préparer la soirée. Quelques photos :

    bienvenue chez nous pour la soirée italienne
    petit menu sympa
    no comment...
    no comment....
    les pâtes aux couleurs de l'italie
    le drapeau italien

     
    Et puis, j'ai été gâtée par les ami(e)s ; je te mets une photo de leurs cadeaux et j'ai glissé au milieu TA rose qui a toujours la tête bien droite même si son rouge noircit ; de sa tige, sortent des pousses de feuilles.
    j'ai été gâtée ! merci à toutes et tous.

    On s'est couchés vers 2 heures du matin mais ça n'a pas empêché ton papa de coeur et ton tonton Didier de se lever pour regarder la finale du rugby. Je suis certaine que ton papa de coeur a pensé à toi car tu avais l'habitude de venir regarder les matchs avec lui.

    Je vais mettre la table et quand nous aurons mangé un morceau au retour de ton papa de coeur, il me mènera chez Bernadette, ta tatie de coeur, pour que je lui explique le "maniement" d'un ordinateur : et oui, elle s'y met elle aussi.

    Je t'aime, mon fils, et, à chaque fois que l'on fait une soirée comme celle-là, je pense à toi qui te serais très certainement joint à nous. Et c'est dans ces moments-là que ton absence physique se fait encore plus sentir.

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  • Je vais commencer par dire au revoir à une amie internaute, Hélène d'Espagne, qui est partie te rejoindre le 1er octobre ; je n'ai appris la nouvelle que cette semaine. Elle était elle aussi atteinte d'un cancer et ne donnait plus signe de vie depuis quelques temps malgré les nombreux messages que ses amis laissaient sur sa page facebook. Au revoir, Hélène, tes petits mots emplis de gentillesse nous manqueront. Sois heureuse dans le monde sans souffrance où nous nous rendrons tous un jour.

    J'intitule cette page "merci, mon coeur" parce que, oui, mon coeur, je te dis merci, merci, merci du temps que tu as bien voulu consacrer à me parler par l'intermédiaire de la médium.

    C'était vendredi à 14h30. J'ai appelé la médium comme convenu avec elle mais j'étais très impressionnée, émue, et pourtant c'était la troisième fois que je le faisais depuis ton départ. Et puis, j'avais peur de te déranger là où tu vis maintenant et je lui ai donc posé la question ; elle m'a rassurée en me disant que si je te dérangeais, tu ne prendrais pas la peine de répondre à l'appel.

    De nouveau, elle m'a parlé de choses dont seuls toi et moi pouvions avoir connaissance. Tu étais bien là pour les lui dire.

    Elle m'a appris que ce sont les liens d'amour que l'on a entretenus avec les personnes tout au long de notre vie sur cette terre qui font que l'on se retrouve dans ton monde. Les liens de famille ou de mariage n'ont rien à voir là-dedans.

    Tu lui as fait me demander si je vois tous les signes que tu m'envoies. Oui, je les vois, mon fils.

    Il y a plus d'une semaine, ton papa de coeur a récupéré dans son magasin un bouquet de roses multicolores qui allait être jeté. Au bout de 3 ou 4 jours, les feuilles se sont flétries et les têtes des roses se sont affaissées, SAUF pour une que j'ai toujours d'ailleurs : une rose rouge qui reste bien vivace et dont les feuilles sont encore vertes. Une preuve que tu nous aimes toujours, mon fils. Du coup, hier, ton papa de coeur m'a offert un autre bouquet de roses rouges pour lui tenir compagnie.

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    Et puis, tous ces 3 qui continuent à rythmer ma vie et celle de ton papa de coeur maintenant. La médium m'a demandé si le 3 représentait quelque chose d'important pour toi. Sur le coup, je lui ai dit que le 3 était la date de ton départ pour l'autre monde mais, après réflexion, le 3 est aussi la date de mon mariage avec ton papa de coeur et je sais que ce mariage était très important pour toi qui l'aimais beaucoup.

    Et nous, mon fils, on est heureux parce qu'on sait maintenant que notre amour pour toi est réciproque et qu'on te retrouvera forcément.

     

    La mort n'est rien,

    je suis seulement passé, dans la pièce à côté.
     
    Je suis moi. Vous êtes vous.
    Ce que j'étais pour vous, je le suis toujours.
     
    Donnez-moi le nom que vous m'avez toujours donné,
    parlez-moi comme vous l'avez toujours fait.
    N'employez pas un ton différent,
    ne prenez pas un air solennel ou triste.
    Continuez à rire de ce qui nous faisait rire ensemble.
     
    Priez, souriez,
    pensez à moi,
    priez pour moi.
     
    Que mon nom soit prononcé à la maison
    comme il l'a toujours été,
    sans emphase d'aucune sorte,
    sans une trace d'ombre.
     
    La vie signifie tout ce qu'elle a toujours été.
    Le fil n'est pas coupé.
    Pourquoi serais-je hors de vos pensées,
    simplement parce que je suis hors de votre vue ?
    Je ne suis pas loin, juste de l'autre côté du chemin.
     

    Canon Henry Scott-Holland (1847-1918), traduction d'un extrait de "The King of Terrors", sermon sur la mort 1910
    Quelquefois attribué à Charles Péguy, d'après un texte de Saint Augustin

     

     


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