• C'est moi, mon coeur. Une semaine entière que je ne suis pas venue te parler ici alors que tu ne quittes pas mes pensées. Une semaine encore bousculée, tant par le travail que par des "loisirs".

    Mercredi après-midi, sont arrivés à l'improviste Lucien, le prof de peinture de ton papa de coeur, et sa femme Noëlle. Ils avaient décidé de partir en croisière avec nous mais ne savaient pas comment faire pour réserver : ce sera leur toute première. Je me suis donc occupée de téléphoner à notre agence de voyage pour leur obtenir les mêmes conditions que nous et vendredi, j'ai reçu confirmation qu'ils sont eux aussi surclassés et qu'ils bénéficieront d'une cabine avec grand balcon au 8ème étage du navire.

    T'ai-je dit que ce navire, ce sera le Costa Atlantica sur lequel a été tourné le film Bienvenue à bord actuellement sur les écrans de cinéma ?

    costa atlantica

    On leur a ensuite dit grosso modo comment s'organiser pour ne pas avoir de problèmes lors de leur croisière, à savoir emporter suffisamment de vêtements légers comme chauds et imperméables parce qu'on ne sait pas quel temps on aura lors des escales. Bref, on se reverra pour tout ça d'ici le 21 novembre.

    De 4 au départ de cette croisière, on se retrouve maintenant à 8 : plus on est de fous, plus on rit, dit-on et de toutes façons, je compte bien profiter à fond de cette nouvelle échappée même si je sais que le retour à la réalité sera très dur.

    Ce soir-là, j'ai donc décidé de ne pas aller travailler et d'y aller le lendemain matin très tôt. Ton papa de coeur est allé prévenir mes collègues qui m'ont gentiment vidé les poubelles et fermé la clinique.

    Avec Lucien et Noëlle, on est partis manger au restaurant chinois dans la zone d'Auchan près de chez nous. Je ne sais si c'est une coïncidence mais j'ai été malade "comme une bête" pendant les deux jours suivants : dans le doute, je n'y retournerai plus. Bien sûr, ça ne m'a pas empêchée d'aller bosser mais mes collègues et patrons étant prévenus, ils s'arrangeaient à me laisser libre l'accès aux toilettes. Lol.

    Et puis, je commence à préparer la décoration pour la soirée italienne qui se fera chez nous samedi en quinze. Je suis contente car ta tata Evelyne et ton tonton Didier y participeront. Nous serons une dizaine. Ton papa de coeur a déjà prévu le menu et nous ne mourrons pas de faim, c'est sûr.

    Tu vois, mon coeur, on s'occupe, on s'occupe. Comme le dit si bien Patrick Sébastien dans son livre Dehors, il fait beau... hélas !, "Hors de question de me poser ou de me reposer. Je n'existe qu'actif. Si je m'arrête, je tombe. Mes chagrins, mes doutes et mes deuils m'ont fait toupie. Alors, je tourne... Bien obligé."

    J'ai eu la médium au téléphone et lui ai envoyé ce qu'elle m'a demandé et entre autres, une photo de toi. J'attends maintenant qu'elle m'appelle pour qu'on fixe un rendez-vous téléphonique d'une heure à un moment calme pour moi. Tu seras là, dis, mon fils ?

    Hier après-midi, on est allés faire nos emplettes aux Jardins de Provence. Au retour, on a déposé une plante sur le monument de la famille de ton papa de coeur et deux cyclamens sur le tien. J'y ai récupéré les barquettes de fleurs fânées et, pendant que ton papa de coeur ira à la chasse tout à l'heure, j'y planterai des pensées de toutes les couleurs. Et on te portera tout ça ce soir ou demain après-midi.

    La semaine qui vient devrait être plus calme quoique... ton papa de coeur a prévu d'occuper mon temps libre à faire toutes les affiches de promotion pour son rayon boucherie.

    Je t'aime très fort, mon fils, et j'aime ton frère à qui j'ai laissé un message sur son répondeur hier soir.

    Quand on perd ses parents, 
    on s'appelle orphelin 
    Quand on perd son épouse, 
    alors on s'appelle veuf 
    Quand on perd sa jeunesse, bien 
    entendu, c'est vieux que l'on devient 
    Mais quand on perd son gamin, 
    y a pas de mot 

    Il n'y a pas de nom pour décrire le père 
    Celui qui borde son garçon au cimetière 
    Jamais un seul poète, un seul pasteur, 
    jamais un seul auteur 
    N'a eu assez de lettres 
    pour tant d'douleur 

    Quand on perd la raison, 
    bien sûr on s'appelle fou 
    Et puis on s'appelle pauvre à perdre 
    trop de sous 
    Quand on perd la mémoire, tout d'suite 
    on est qualifié d'amnésique 
    Mais y a des choses qu'aucun mot 
    n'explique 
    On aura beau fouiller les plus vieux 
    dictionnaires 
    Posséder le plus vaste des vocabulaires 
    Décortiquer Baudelaire, jusque sous 
    terre, jusqu'à son dernier vers 

    Il n'y a pas de mot, pas de manière 
    D'appeler le parent d'un enfant 
    qui n'est plus 
    Il n'y a pas de mot pour ça qui soit connu 

    Quand on perd ses parents, 
    on s'appelle orphelin 
    Quand on perd son mari, 
    alors on s'appelle veuve 
    Quand on perd son petit, 
    c'est évident, il n'y a pas de mot 

    Pourtant y en a des mots 
    qui nous émeuvent 
    Mais là, y en a aucun, y a vraiment 
    rien à dire 
    On ne sait même plus trop 
    si on a l'droit de vivre 
    Mais bon on vit quand même, on vit tout 
    simplement pour n'pas crever 
    On rit pour n'pas pleurer 
    des flots sans rive 

    Oui, on vit parc' que lui, 
    il n'pourra plus le faire 
    On vit parce qu'on s'dit que sans doute, 
    il en s'rait fier 

    Quand on sauve un enfant, 
    on s'appelle héros 
    Mais quand on en perd un, y a pas de mot 
    Pas de mot


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  • Nous voilà en octobre ; cette nuit, il m'a fallu fermer la fenêtre de la chambre et remettre la clim car j'avais trop chaud ; la météo nous annonce encore des 35° en début de semaine. Pas rigolo pour travailler.

    Je n'avais pas grand chose à te raconter cette semaine ; la routine : boulot, dodo, boulot, dodo.

    Ton papa de coeur est resté à la maison mercredi ; depuis lundi, il était bloqué au niveau du dos et le kiné ne pouvait pas le recevoir avant mercredi fin de matinée. Consciencieux professionnel comme il est, il a fallu qu'il aille quand même travailler mardi mais j'ai réussi à le persuader de rester tranquille mercredi. L'intervention du kiné ne porte pas les mêmes fruits que d'habitude ; il souffre toujours. S'il est toujours dans le même état demain matin, j'appelle le généraliste.

    Depuis mon dernier passage ici, ta tata Evelyne m'a envoyé les photos qu'elle avait prises à la ferme auberge ; je t'en mets quelqu'unes.

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    Et puis, j'ai repris contact par mail avec la médium de la région parisienne ; ça fait maintenant 2 ans et 3 mois qu'a eu lieu mon dernier contact avec toi par son intermédiaire. J'ai envie de recommencer et j'espère que tu es d'accord pour me parler, mon fils. Elle me demande de lui téléphoner et je le ferai dès demain matin.

    Tu me manques trop et ton frère aussi me manque ; je tarde à l'appeler pour voir s'il le fera lui-même mais je crois que mes espoirs vont être vains. Je l'aime autant que je t'aime.

    Je suis sure que je te reverrai le jour où je fermerai définitivement les yeux alors pourquoi n'aurais-je pas l'espoir qu'un jour, nous nous retrouverons lui et moi. Mais que de temps perdu alors qu'on sait que le temps perdu ne se rattrape jamais.

     

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  • Ben, mon fils, ça nous fait bizarre de nous retrouver tous les deux, ton papa de coeur et moi. Il faut s'y réhabituer après toute l'animation qu'il y a eue ces dernières semaines.

    Je t'avais dit que ta mamie devait passer un scanner ; mercredi matin, j'ai attendu l'appel de la clinique en vain ; à 14h, le voilà quand même. Il faut se rendre là-bas de suite. Et là, on a patienté et patienté et patienté avant et après l'examen. On est ressorti il était presque 18h. Mais bon, les résultats sont tout à fait normaux et c'est le principal ; saura-t-on un jour ce dont a souffert ta mamie ?

    Jeudi après-midi, on a donc pu aller au rendez-vous que j'avais pris pour elle et pour moi chez la pédicure. Alors que j'étais assise sur son fauteuil et qu'elle me coupait les ongles, mes pensées ont volé vers toi. Cette pédicure, je l'avais faite venir chez toi peu de temps après la découverte de ton deuxième cancer car tu souffrais des pieds ; je me souviens encore de ton expression de soulagement après les soins qu'elle t'avait prodigués. Et moi, j'étais heureuse de te voir ainsi.

    Jeudi dans la soirée, coup de fil de mon patron vétérinaire toujours en congés qui me sollicite pour aller chez lui le lendemain matin ; il a repeint son grand salon et les sols et baies vitrées sont à nettoyer avant de remettre les meubles en place. OK pour 2 heures chez lui après lesquelles je file directement chez le comptable comme chaque semaine.

    Une course contre la montre pour rentrer à la maison avant midi puisque ta tata Evelyne et ton tonton Didier viennent passer le week-end et récupérer ta mamie.

    Samedi matin, séance de coiffeuse à domicile pour les 3 femmes, dont moi. Et samedi soir, départ pour la ferme auberge du Mas des Vertes Rives en compagnie de ta tata, ton tonton, ta mamie, Jacques, Viviane, Elie, Bernadette et son frère. Le menu à thème du jour : l'oie dans tous ses états. Un régal qui a fait l'unanimité.

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    Ton papa de coeur a peu dormi puisqu'il bossait dimanche matin ; après le repas du midi et un petit moment de détente sur les canapés, nos visiteurs ont repris la route et moi, je suis allée faire le ménage que je n'avais pas fait samedi midi à la clinique vétérinaire.

    Et je ne vais pas tarder à retourner là-bas puisqu'une nouvelle semaine recommence.

    C'est fou ce que le temps passe vite ; il y a quelques années, je disais cela en parlant du week-end mais maintenant, je dis cela en parlant des semaines aussi. Pas grave puisque ça me rapproche de plus en plus du moment où je vais te revoir.

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    Je t'aime, mon coeur.

     


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  • Il n'est pas trop tard, mon fils, pour que je vienne te demander de faire de gros bisous pour nous à ta cousine Annie qui fête aujourd'hui, au pays des anges, les 31 ans qu'elle aurait eus sur terre. Dis-lui qu'on ne l'oublie pas, qu'elle est, comme toi, dans notre coeur et dans nos pensées.

    Hier encore, ton papa de coeur parlait d'elle en mangeant sa salade, salade dont elle raffolait sans même l'assaisonner.

    On a eu une journée folle ; ce matin, ton papa de coeur m'a déposée à la clinique Fontvert pour un examen ; arrivée à 8h comme demandé mais emmenée au bloc à 10h passées : grrrrr..... Du coup, ils m'ont gardée pour le repas du midi et, alors que j'attendais patiemment le passage de la gastro entérologue pour les résultats et la permission de sortie, ton papa de coeur m'appelle pour me dire qu'il emmène en urgence ta mamie chez notre généraliste : à son retour du travail, il l'a trouvée pliée en deux de souffrance dans le côté gauche de l'abdomen et dans la partie du dos correspondante.

    Monmon est donc venu me chercher en catastrophe à la clinique pour que je puisse accompagner ta mamie à qui le généraliste avait prescrit radios, échographie et examen de sang. Au sortir de tout ça, je retourne chez le généraliste qui, au vu des résultats de sang, nous envoie de nouveau à Fontvert pour consulter un spécialiste qui va me téléphoner demain matin afin de me dire à quelle heure ta mamie passera un scanner.

    Pfff... drôles de vacances pour elle mais je préfère que ça lui arrive ici que chez elle où elle est seule. J'ai hâte de savoir de quoi il en retourne.

    Du coup, j'ai laissé de côté mon boulot à la clinique vétérinaire où j'irai demain matin de très bonne heure. Mamie d'abord ! T'es OK, hein, Fab ?

    Je t'adore, mon fils, mais ce soir je mets une petite photo pour ta cousine Annie. Bisous volants pour tous les deux et soyez sages.

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  • Je suis là, mon fils. Chaque jour de cette semaine, je n'ai pas eu le temps de venir te parler ici. Je commence dans l'ordre.

    Samedi soir dernier, nous sommes donc allés à la soirée sur le thème de la mer chez nos amis Viviane et Jacques. Une super soirée avec des décos appropriées et un plat principal de moules/frites délicieux.

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    Et puis, dimanche, Georges et ton papa de coeur se sont levés à 6h, après n'avoir dormi que 4h, pour l'ouverture de la chasse. Ton papa de coeur a ramené 2 faisans.

    Le midi, nous étions invités à manger chez Georges et Marie-Hélène et, sitôt fini, les hommes se sont installés pour la sieste. Ta mamie, Marie-Hélène et moi sommes partis au cinéma voir un film d'horreur en 3D : beaucoup d'hémoglobine.

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    Dans la soirée, nous avons pris notre packetage pour aller nous installer au domicile de mon patron vétérinaire parti en congés en nous ayant sollicités pour garder sa maison. On a fait ça jusqu'à vendredi, des allers et retours pour mon travail et pour faire la cuisine, ton papa de coeur n'ayant pas réussi à faire marcher la plaque à induction là-bas.

    Mardi soir, coup de fil d'un des couples que nous avons connus pendant la croisière ; Gisèle et Maurice sont venus passer le jeudi et le vendredi matin avec nous pendant leur tour de France ; nous les avons installés, eux et leur camping car, sur la propriété de mon patron. Un très bon moment qui s'est terminé par une promesse de se revoir début 2012 puisqu'ils sont en pleine acquisition d'une maison près de Carcassonne.

    Ce qui a simplifié bien des choses, c'est que ton papa de coeur était en congés toute cette semaine.

    Ce week-end va être tranquille puisque je suis au régime "sec". Mardi matin, je rentre à la clinique Fontvert pour des examens, style une endoscopie.

    Je vais prendre des forces parce que le week-end suivant ne sera pas du même acabit.

    On vient d'aller au cimetière ; ton gâteau de fleurs se fâne déjà car il fait bien plus chaud que l'année dernière où il s'était conservé jusqu'en octobre.

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    Et maintenant que nous avons tout arrosé, il se met à pleuvoir et l'orage gronde.

    Je reviendrai mardi si je ne suis pas trop KO après l'anesthésie parce que, ce jour là, ta cousine Annie fêtera avec toi ses 31 ans.

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