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Un nouveau lundi, mon fils ; une semaine qui reprend. Et c'est fou à quelle vitesse elles filent, ces semaines.
Celle qui vient de se terminer n'a pas été de tout repos. J'ai repris mon emploi dans chacun des 3 endroits où je fais le ménage et j'y ai trouvé de quoi m'occuper largement après une absence de 10 jours, surtout à la clinique vétérinaire. Mardi dernier, j'ai loupé le début de Dr House car, malgré que j'avais dit à mon patron partir en temps et en heure pour le voir, ma conscience professionnelle m'a empêchée de le faire avant que les sols ne soient complètement décrassés. Et pour ça, j'en ai "bavé".
Toute la semaine, je me suis occupée du ménage chez les autres mais maintenant, il me reste ici une grande panière de notre linge à repasser ; je vais m'y attaquer après ce petit mot que je t'adresse.
Hier midi, plus de 30 personnes se sont réunies pour fêter les 50 ans d'Irène. Elle n'était pas du tout au courant qu'elle trouverait tout ce petit monde chez elle en rentrant du marché ; je pense qu'elle se souviendra longtemps de cette journée surprise de laquelle nous sommes rentrés à plus de 22 heures.
Et samedi soir prochain, nous serons encore une bonne trentaine à partager un repas dans la petite ferme auberge de Chateauneuf de Gadagne : tous les ami(e)s peintres de ton papa de coeur qui fêteront la fin de la saison de peinture.
Tu vois, mon fils, toujours quelque chose pour occuper notre temps de repos ; et c'est certainement très bien puisque le cerveau cogite moins pendant ce temps-là. Oh, bien sûr, il pense à toi ce cerveau, à chaque moment de ma vie, comme il pense à ton frère. Comment le cerveau d'une maman ne pourrait-il pas penser à ses enfants ? Mais il n'a pas le temps de formuler des regrets.
Avant de déplier ma table à repasser, je vais vite aller chez Interflora (par internet) pour faire livrer demain un bouquet de fleurs ; et oui ! 21 juin, c'est le jour de l'été, celui de la fête de la musique mais aussi, celui de l'anniversaire de ta mamie : 82 ans cette année.
Ah ! J'oubliais de te dire le coup au coeur que j'ai eu jeudi matin dernier alors que je nettoyais les vitres extérieures de la salle d'attente à la clinique vétérinaire : une jeune cliente est sortie de la clinique après la consultation du vétérinaire et m'a interpelée ; "Vous ne me reconnaissez pas ? J'habite à la cité Establet et je jouais avec votre fils quand vous y habitiez." "Vous jouiez avec Fabien ?" "Oui, d'ailleurs, comment va-t-il et que devient-il ?". Et mon coeur battait fort quand il m'a fallu lui dire que tu es devenu une étoile depuis presque 3 ans. Elle n'était pas au courant. Dès qu'elle m'a quittée, j'ai foncé dans le fond de la clinique pour laisser couler les larmes que j'avais réussi à retenir jusque là.
Dois-je te répéter que tu nous manques ?
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Voilà, mon fils, nous sommes rentrés de congés et ce matin, ton papa de coeur et moi avons repris le boulot. Bouh, que c'est dur de reprendre le rythme ! En plus, je ne te raconte pas le travail que je vais avoir pour remettre propre la clinique vétérinaire. Les sols sont "pégueux", entre autres. Mais hors de question que je m'éternise ce soir à les nettoyer à fond parce que je ne louperai pas Dr House ; mon patron est déjà prévenu.
Ton monument au cimetière avait lui aussi bien besoin d'un coup de nettoyage après le vent et la pluie de la semaine ; j'ai fait le plus gros hier après-midi et tout à l'heure, nous irons refleurir les barquettes de côté avec des pourpiers de toutes les couleurs.
J'aurais pu venir ici hier mais je n'en avais pas la motivation : un gros coup de cafard et cette chaleur !!! Un sommeil hâché pendant les deux dernières nuits ; je me suis levée 3 ou 4 fois lors de chacune d'elle et donc, dur dur quand le réveil a sonné à 6 heures ce matin.
J'ai bien pensé à toi pendant notre séjour à plus de 500 kms de la maison et je trouve que les congés perdent à chaque fois un peu plus de saveur depuis que je sais que je ne te retrouverai pas au retour.
Bien sûr que je peux te dire que les paysages de la Dordogne sont beaux, que l'herbe y est verte, qu'on avait une super petite maison perdue au milieu de la nature pour se loger, qu'aucun bruit ne venait nous réveiller le matin, qu'on a fait de belles balades, que le foie gras, le confit de canard, l'omelette aux cèpes (on en a fait une cure, ton tonton Didier et moi), les pommes de terre sarladaises, bref tout était délicieux ; pour preuve, je rentre avec 2 kgs en plus. On a bénéficié d'un "beau" temps, pas trop chaud pour moi et on a eu de la pluie que le mardi ou certaines nuits. Le matin et le soir (la journée, on visitait), on avait la visite des lapins et des biches qui gambadaient dans les prés voisins. Bref, un très bon et reposant séjour à mon goût.
Voilà, je te l'ai dit mais je ne peux plus partager avec toi, te voir sourire, me taquiner, et tant d'autres choses...
J'ai bien aussi quelques photos pour illustrer ce que je te raconte :
Notre petite maison dans la prairie
Tu me manques, mon fils... tu nous manques... Rien ne sera jamais plus comme avant...
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Et voilà, mon fils, je suis en congés depuis hier soir ; mais je ne le réalise pas encore.
Aujourd'hui, j'ai mis la touche finale au fameux diaporama ; et sais-tu combien de temps il dure ? Il dure 14 minutes et 53 secondes. Un hasard ?
Et puis, dimanche, c'était la fête des mamans. La veille au soir, je me suis branchée sur l'émission de Patrick Sabatier qui s'intitulait Chère maman. J'en ai râté le début et quand je me suis assise devant la télé, des inconnus dans la rue souhaitaient bonne fête à leurs mamans. Devine ce qui m'a fait sourire et me dire que tu as voulu que je regarde cette émission pour me faire passer un message ? En musique de fond pendant ces messages, c'était ta musique : somewhere over the rainbow. Chaud au coeur, j'ai eu. Merci, mon fils.
Cet après-midi, je me suis attelée à faire le repassage et j'ai commencé à remplir la valise. Demain, j'y mettrai la touche finale.
Ta tata Evelyne et ton tonton Didier arrivent en fin de matinée. Nous mangerons un morceau tous les trois seulement puisque ton papa de coeur travaillera jusqu'à pas d'heure. Et puis, ma coiffeuse à domicile arrivera pour nous arranger, ta tata et moi. Ensuite, ton tonton et moi irons nous faire couper les ongles et dorloter les pieds chez la pédicure. Le soir, nous emmènerons nos colocataires de vacances manger à notre ferme auberge préférée où ils auront une surprise pour le dessert (ben oui, tous les deux ont leur anniversaire en mai, hein ?).
Et puis samedi matin de bonne heure, nous prendrons la route pour la Dordogne en espérant que le temps nous fera meilleure figure que ces deux derniers jours ; mais bon, l'important est de changer d'air en bonne compagnie, non ?
Cette fois-ci, c'est notre ami Georges et sa femme Marie-Hélène qui viendront garder la maison et arroser les fleurs.
Nous rentrerons le samedi 11 dans la soirée avec des souvenirs plein la tête et bien sûr, des photos et des films. Mais ne parlons pas déjà du retour qui fâche, hein ?
On compte sur toi pour nous accompagner comme tu l'aurais peut-être fait si tu étais encore présent physiquement près de nous. Et oui, il y a tant de choses que j'aurais aimé que tu connaisses. Tu es parti bien trop tôt. Mais peut-être es-tu en train de me dire que tu es heureux là où tu es maintenant ? Je suis peut-être égoïste de penser que tu serais mieux avec nous ? Que de questions sans réponse...
A très bientôt ici, mon fils. Tu ne quittes pas mes pensées, ni ton frère d'ailleurs que j'embrasse s'il passe par ici. Je vous aime, mes fils.
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Mais non, mon fils, je ne te délaisse pas. Je continue à penser à toi mais venir t'écrire ici, je n'en ai pas le temps matériel en ce moment. Le boulot, le boulot et le diaporama que je dois impérativement finir ce week-end et qui me prend énormément de temps...
La trame du diaporama est finie ; c'est le convertir en divx qui me pose des problèmes. Les musiques ne veulent pas cadrer correctement mais bon, tu le sais, je suis têtue et je ne lâcherai pas le morceau tant que ça ne sera pas parfait.
Et puis, ça doit te donner l'occasion de sourire au fait que non, je ne suis toujours pas finie ! Je grave les dvd à chaque projet mais il me faut bien les regarder. Je connais l'histoire par coeur et quand "les nerfs prennent le dessus", je chante aussi et je tape le rythme sur mon bureau. Ben oui, c'est grave, docteur ?
L'approche de la fête des mères n'est pas non plus étrangère à mon énervement. A chaque fois que j'y pense, je revois parfaitement la dernière fois, en 2008, où toi et ton frère m'avez apporté une composition de fleurs pour cette fête. Dans ma tête, j'avais pensé "pourvu que ce ne soit pas la dernière fois que Fabien soit là pour me la souhaiter !". Mon voeu n'a pas été exaucé. Saloperie de vie ! Et je me souviens très bien aussi de ta façon de m'appeler MA maman alors que l'on savait tous les deux que tes jours étaient comptés sur cette terre. J'en ai encore le coeur qui chavire.
J'ai oublié de te dire, la dernière fois, que j'ai ouvert un compte au cimetière virtuel. Je mets le lien pour que les gens qui pensent à toi et qui sont trop loin pour se rendre au cimetière réel puissent te fleurir quand ils le souhaiteront :
Peut-être me feras-tu un petit signe demain ? J'aimerais tant...
Ton papa de coeur ne travaillant pas, je pense que nous partirons en fin de matinée pour passer une journée hors la maison qui sera bien triste sans ta visite. Tu nous manques à la folie, mon fils.
Mercredi sera mon dernier jour de travail ; jeudi sera celui de la préparation des valises et vendredi, celui de l'arrivée de ta tata Evelyne et ton tonton Didier. Et puis, samedi, nous prendrons tous les quatre la route pour la Dordogne.
Mais avant tout ça, je vais monter à l'étage les pièces d'un meuble qui, assemblées, formeront une commode pour notre chambre ; je me collerai au montage lundi matin pendant que ton papa de coeur sera au travail.
C'est sûr, mon fils, je trouverai un peu de temps pour revenir ici avant notre départ.
Je t'aime.
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Plus que 10 jours avant mes congés. Je compte, je compte... et ta tata Evelyne aussi, c'est sûr.
Tu vois, mon fils, je viens te parler ici même si tu ne réponds plus ou ne fais plus de commentaires sur ce que je te dis ou raconte ; et ça, ça me manque.
Je t'avais dit devoir aller voir le généraliste puisque j'allais tomber en panne des médicaments qu'il m'a prescrits pour me "calmer" ; et bien, il m'a fallu réduire leur prise de 2 à 1 comprimé par jour puisque maintenant, il faut une bonne dizaine de jours avant d'obtenir un rendez-vous. Ben oui, le temps que tu aies un rendez-vous pour un début de grippe, la grippe est guérie toute seule tant bien que mal. Pfff...
Pour mes maux de tête, c'est mieux ; ils sont moins fréquents. Pour le reste aussi sauf que je me sens très fatiguée, pas seulement physiquement mais aussi moralement. Est-ce le retour des beaux jours qui veut cela ? Il est vrai que faire des ménages par temps trop chaud, c'est pénible. Et ça n'est que le début de la saison ! Moralement, c'est sûrement de trop me poser de questions auxquelles je n'obtiens aucune réponse et ça restera ainsi, je pense, sans réponse, tant que je n'aurai pas franchi le pas que tu as franchi. La médium m'a bien dit "Fabien a tout compris".
Hier soir, sont venus manger à la maison Irène, Patrick, Annie, Roland, Eliane et Joël, un ami que ton papa de coeur a connu à l'armée. Une belle petite soirée...
On a parlé de tout et de rien, de peintures aussi. Et forcément, quand on parle peintures, je pense à ton tableau. Quand ta cousine Annie est partie pour le monde d'à côté, on a fait réaliser son portrait par une peintre de notre connaissance. Et puis, on est montés à Lyon pour l'offrir à ta tata et à ton tonton. Toi, tu étais encore bien vivant. Quand on a pris le chemin du retour, j'ai dit à ton papa de coeur "tu te rends compte à quel point ça doit être atroce pour des parents de n'avoir plus qu'un tableau de son enfant ?". Et un an et trois mois après, c'était à mon tour de vivre cela !
La vie peut être belle mais tout aussi pourrie ; la mienne n'est plus une vie mais une survie. Je ne suis pas un cas unique car j'ai fait connaissance par internet de bien d'autres mamans désenfantées (des mamanges). Elles aussi survivent même si elles ont un ou d'autres enfants. C'est sûr qu'on aime fort le ou les autres enfants mais comment ne pas se sentir amputée d'une partie de soi quand la chair de sa chair nous quitte pour l'autre monde ?
Cet après-midi, on est allés au cinéma voir, en 3 D
C'était... bien, à mon goût ; j'ai quand même fait une petite sieste dans les débuts.
Et demain, on va recommencer une semaine pleine de travail entrecoupée par des rendez-vous de droite et de gauche.
Et ce soir, je vais tenter encore une fois de joindre ton frère au téléphone ; ça me ferait plaisir de lui parler un peu.
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