• Oui, un autre mois, ce mois d'avril, qui finit avec le soleil. Quand je parle soleil, je pense ciel et je pense alors à la visite que nous avons rendue mardi après-midi au magnétiseur que j'avais consulté pour toi et tes douleurs atroces ; cette fois, c'était pour ton papa de coeur dont les plaques sur le corps devraient disparaître en 3 séances. Quand on est sortis de son cabinet, il m'a serré la main et m'a dit : "profitez du soleil". Du coup, j'ai fait tout le trajet du retour en regardant le ciel et les dessins que formaient les nuages dans l'espoir d'un signe de ta part.

    Au cours de l'après-midi, ta tante Evelyne et ton oncle Didier arrivent à la maison ; si le temps est avec nous demain, on a prévu de les emmener faire une journée balade pour essayer d'atténuer le fait qu'on sera le 1er du mois (c'est un 1er que ta cousine est partie là où tu l'as rejointe).

    Pour le reste du week-end, on verra et tu verras bien.

    Ce matin, j'ai eu un petit pincement au coeur en quittant le boulot : Julien termine son contrat aujourd'hui. C'est un jeune qui a remplacé une des aides vétérinaire en congé maternité. Il a à peu près ton âge et je l'apprécie bien (courageux comme toi, souriant comme toi, pas râleur pas comme toi). Il revient un soir de la semaine prochaine pour faire un pot de départ. Je lui souhaite de trouver rapidement un autre travail, il le mérite.

    Et ce matin, j'ai vu apparaître Bernadette, ta tatie de coeur, à la clinique ; elle venait me dire qu'elle nous prépare des verrines (hum, qu'elles sont bonnes, ses verrines) pour l'apéritif de samedi soir.

    Je termine avec une chanson, une de celles qui me donnent de l'espoir et qui m'aident à survivre à ton absence physique. Ecoute, mon coeur.





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  • Il y a du soleil aujourd'hui, ce soleil que tu aimes ; mais bon, il ne fait pas encore très chaud. Le beau temps a bien du mal à s'installer cette année.

    Hier, je ne t'ai pas parlé dans cette partie "depuis ton départ" ; j'ai écrit un article sur l'épopée du port-à-cath que tu as vécue dans ta "Deuxième maladie à 24 ans".

    Ta tatie de coeur est venue rattraper son retard dans la lecture de ce blog, puis elle est allée au cimetière pour rajouter un kalanchoé sur le monument. Elle m'a demandé de ne pas remplacer les fleurs dans le vase parce que ses rosiers vont bientôt fleurir et quelques roses iront le remplir.

    Avant hier soir, j'ai eu ton frère au téléphone ; il a reçu son planning de travail pour le mois de mai et m'a donc appris qu'il ne pourrait toujours pas venir nous voir En pleurs. Il n'a que deux ou trois jours d'arrêt consécutifs de temps en temps : c'est trop fatigant pour très peu de temps chez nous.

    J'ai donc espéré pouvoir le voir un peu quand nous montons à Paris pour le concert de Johnny Hallyday les 30 et 31 mai : et bien non, ces deux jours-là, il travaille de 8 heures à 20 heures ; il ne peut se permettre de veiller avec nous le soir puisqu'il lui faut se lever à 6 heures le lendemain matin (2 heures de transport pour aller à son boulot).

    On ne pourra donc pas lui offrir le gâteau pour son anniversaire : merci à son patron que je ne connais pas mais même que ça ne me manque pas !

    Et là, je viens d'avoir en ligne ton tonton Didier qui me dit qu'ils arriveront chez nous jeudi dans la soirée. Ton papa de coeur et moi, on a invité Bernadette, Elie, Monique et Monmon à manger les brochettes samedi soir avec nous et tata Evelyne et tonton Didier.

    Tu vois, mon fils, encore un peu d'animation pour ce week-end prochain. Bisou




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  • Encore un souvenir pénible d'une intervention qui a eu lieu au début de ta maladie.

    Quand le cancer que tu as est identifié, les médecins décident d'un protocole de soins pour toi, à savoir cures de chimio avant l'opération.

    Pour les cures de chimio, il faut t'implanter, dans la région pectorale antérieure, un port-à-cath dans lequel les infirmières piquent pour que les chimios passent par là ; ça évite d'abimer les veines.

    L'intervention est prévue mais sous anesthésie locale.

    Le matin même, on te prémédique donc pour anesthésier l'endroit à ouvrir ; les brancardiers t'emmènent au bloc où je ne peux te suivre (tu es majeur et c'est un endroit stérile). J'attends ton retour dans la chambre et je te vois arriver un peu avant midi. Le port-à-cath n'est pas posé !!!!!

    Pendant que tu étais stationné sur ton brancard dans la salle d'attente du bloc, tu entendais le "chirurgien" qui doit te faire l'intervention pester parce qu'il est l'heure d'aller déjeuner, dire qu'il ne s'occupera pas de toi maintenant et que tu peux attendre le début d'après-midi.

    On vient donc te rechercher à ce moment-là dans la chambre et tu entres au bloc sans qu'on te donne quoique ce soit pour t'anesthésier localement ; or, les effets de la prémédication du matin ont eu largement le temps de s'évaporer.

    Quand on te ramène dans la chambre une bonne heure plus tard, tu es plus que stressé et les larmes aux yeux tellement le "chirurgien" (je mets ce mot entre guillemets puisque pour moi c'est un boucher ; et encore, mon mari qui est boucher traiteur a plus de considération pour la "viande" qu'il travaille que cet énergumène-là pour les malades) t'en a fait "baver" ; il t'a en effet incisé et posé le port-à-cath à vif et sans ménagement.

    Tu reçois une première cure de chimio (6 jours d'hospitalisation) puis, tu rentres chez toi.

    L'infirmière vient trois fois par semaine te faire le pansement sur le port-à-cath ; ton épaule est très douloureuse et tu ne peux plus bouger le bras tellement l'hématome est gros.




    Sur la photo, on ne voit pas l'intérieur de ton bras qui est violet jusqu'à la pliure du coude.

    Au bout d'une quinzaine de jours, force est à l'infirmière de constater que ça ne cicatrise pas du tout et que le sang continue à couler. Elle se met en rapport avec le service oncologie adultes à La Timone et nous voilà repartis pour essayer de régler le problème.

    Il te faut retourner au bloc pour évacuer l'hématome ; je prends à part l'interne qui te suit et lui demande instamment de faire en sorte que tu n'aies plus affaire au boucher. "Pas de problème, me dit-il, c'est son chef qui va s'occuper de lui".

    Je te laisse donc partir pour le bloc et, au retour, j'apprends avec stupeur de ta bouche que c'est le même personnage qui est intervenu et qu'il ne t'a toujours pas ménagé.

    Grosse colère !!! Encore un que je hais (oui, je ne suis pas du genre à tendre l'autre joue si on me fait du mal ; et là, en plus, il t'a fait du mal, mon fils : c'est pire ; ne souffrais-tu déjà pas assez à cause du cancer des os ?).

    Je suis révoltée contre certains personnages qui déambulent dans les services des hôpitaux parce qu'ils se sont soi-disant mis au service de leurs semblables mais qui n'ont aucun respect pour eux. Savent-ils que le malheur n'arrive pas qu'aux autres ? J'ai envoyé des courriers à la Direction des Hôpitaux de Marseille et au Ministère de la Santé pour que les problèmes que tu as rencontrés pendant ta maladie ne se renouvellent pas avec d'autres jeunes malades mais sais-tu ce qu'est une bataille du pot de terre contre le pot de fer ? J'espère au moins que les personnes concernées ont eu connaissance de mes courriers et que leur conscience (s'ils en ont une) leur donne quelques remords.







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  • Et oui, tu me manques alors je reviens un instant pour te dire que ton papa de coeur et moi sommes allés au cimetière malgré la pluie qui tombait drue ; et on a bien fait parce que les bourrasques de vent avaient renversé la plante tournesols que j'ai mise hier et le vase (les fleurs étaient tombées à même le sol). Grrr...

    Je suis sure que tu m'as dit : "mais t'es vraiment toujours pas finie, maman". Je suis allée là-bas avec mes chaussures de travail, à savoir des sandales ouvertes. La pluie avait inondé les allées du cimetière et pour arriver au monument, il m'a fallu prendre quelques bains de pieds ; un peu froide, l'eau, quand même. Mais bon... ça n'était pas mortel ! Et puis, je l'ai fait rien que pour le plaisir de revoir en pensée l'expression de ton visage quand tu me disais cela.

    C'est souvent que je provoque ces situations : autre exemple, je me mets derrière la vitre de ma fenêtre de cuisine ou celle de ton ex-chambre et je t'imagine arrivant dans l'allée qui mène chez nous (tu marchais souvent avec ta main gauche posée sur le côté droit de ton abdomen) ou alors, je m'assieds dans le canapé du salon et je te revois assis sur le rebord de la cheminée, les coudes posées sur tes cuisses et les mains jointes.

    Cet après-midi, on a eu la visite surprise de nos amis, Michelle et René ; tandis que Gilbert discutait travail ou chasse avec lui, je parlais avec elle de régime. Elle marie une de ses filles en août prochain (on est invités : encore une bringue !) et elle veut perdre quelques kilos comme moi avant d'aller voir Johnny Hallyday à Paris. Bref, à partir du 4 mai, je vais me refaire un mois de sachets hyper protéinés (je sais, je sais, Fab, tu me "sonnes les cloches" mais bon... ça marche rapidement) après quoi on a dit avec Michelle qu'on irait ensemble aux réunions Weight Watchers pour perdre encore puis stabiliser notre poids.

    Bon sang, qu'est-ce que tu peux me manquer avec tes coups de gueule, tes taquineries, bref, tout ce qui est toi.

    Allez, je rêve en musique...



    Tu es parti loin dans ce monde
    Je pense à toi chaque seconde
    Quand l'amour s'en va
    On ne le comprend pas
    Est-ce que c'est mieux comme çà
    Des jours passés à t'attendre
    Le coeur serré, je veux t'entendre
    Un jour tu verras
    On se retrouvera
    Je ne t'oublierai jamais

    {Refrain:}
    Si seulement tu revenais
    Je t'ouvrirais les bras
    Et si seulement je pouvais
    Entendre ta voix
    Si seulement tu revenais
    Il n'y aurait que toi et moi
    Dans ce rêve
    Dans ce rêve

    A la recherche d'une chance
    Le temps d'une dernière danse
    Moi, je reste là
    Je sais que tu me vois
    Je te le crierai cent fois

    {au Refrain}

    Si seulement tu revenais
    Me dire encore une fois
    Je t'aime et je t'aimerai
    Je ne peux vivre sans toi

    Si seulement tu revenais
    Ma voix te guidera
    Et si seulement je pouvais
    Te serrer dans mes bras
    Si seulement tu revenais
    Il n'y aurait que toi et moi
    Dans ce rêve
    Si seulement tu revenais
    Si seulement tu revenais
    Si seulement tu revenais
    Il n'y aurait que toi et moi
    Dans ce rêve
    Dans ce rêve

                                              Bisous d'amour, mon fils.


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  • Depuis hier soir et sans discontinuer, il pleut, il pleut.

    Je mets ma main au feu qu'aujourd'hui, tu aurais passé ta journée en compagnie de tes ami(e)s devant le jeu World of Warcraft. Je suppose que tu dois leur manquer à eux aussi.

    Et du coup, pour Gilbert et moi, c'est réglé : peinture, lecture ou télé.

    Hier soir, nous avons passé un bon moment avec les nièces et neveux ; des moments de rigolade grâce à ton papa de coeur qui ne m'a pas loupée (ce n'était pourtant pas ma fête). Mais bon, j'ai été rodée avec vous deux qui ne manquiez jamais de me "mettre en boîte" ; vous étiez bien complices pour ça, et pas que pour ça.

    On a profité d'être tous ensemble pour établir le programme de nos journées sur Paris à la fin du mois de mai ; je l'ai soumis à tes tatas et tontons qui font partie du voyage et j'ai déjà reçu une réponse de tonton Hervé ; chez eux, ils sont à 200 % partants pour un week-end de folie.

    On a prévu la visite du musée Grévin, de Montmartre et un petit resto au quartier latin pour le samedi puis, pour le dimanche, la visite des monuments connus de Paris par voie de batobus. Et bien sûr, le concert de Johnny Hallyday suivi d'un repas dans un petit resto sympa pendant et après lequel nous fêterons l'anniversaire de Christian ce jour-là.

    Tu imagines, mon fils ? Heureusement qu'après ça, j'aurai encore deux jours de congés pour récupérer avant de retourner faire le grand ménage à la clinique vétérinaire parce qu'en général, après une semaine d'absence, je trouve de quoi m'occuper largement.

    Ton papa de coeur vient de rentrer du travail ; il m'apprend qu'il ne travaille pas demain. Apparemment, les prévisions pour Paris l'ont épuisé et il va commencer à prendre un acompte de sommeil demain matin.

    Mardi après-midi, il a rendez-vous chez le magnétiseur que je consultais pour toi ; on verra s'il peut faire quelque chose pour les plaques rouges qui sortent de temps en temps sur ses bras et son corps (c'est nerveux, a dit notre généraliste). Et peut-être aussi ses problèmes d'acouphènes....

    Il me propose d'aller de suite faire un tour au cimetière. Je vais donc arrêter de te parler sur le blog.

    Je reviendrai peut-être tout à l'heure, sinon demain.

    Je t'aime, mon fils.




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