• T'as pu nous suivre, fils ? Une journée un peu course contre la montre aujourd'hui. Lever à 6 heures. Moi et Gilbert au boulot à 7 heures. A ma rentrée du boulot vers 10 heures trente, un petit coucou dans la grange de Johanne et ménage à la maison. Un repas vite fait ce midi et en avant pour aller chez le magnétiseur qui suit les problèmes de plaques nerveuses qui apparaissent sur le corps de ton papa de coeur (ça commence à aller mieux) ; sur la route du retour, arrêt à son boulot pour récupérer des affiches vierges qu'il faut que je lui prépare avec les nouvelles promotions en viande pour ce trimestre (ça m'occupera demain matin en plus du repassage) ; puis arrêt aux Jardins de Provence où on a acheté un autre gros pot de gazanias et des bégonias ; enfin arrêt au cimetière pour refaire des plantations qui remplacent les fleurs fanées et nettoyer le monument (ta tatie de coeur y est allée ce midi pour rajouter des roses de son jardin dans le vase). A 18 heures, je suis repartie au boulot et rentrée vers 20 heures trente. Douche et enfin repas et repos.

    La vie dans le monde où tu es maintenant est-elle aussi stressante ?

    Ton amie Christelle commence ses examens demain si j'ai bien compris et ils durent 3 jours ; tu vas la soutenir, hein, Fab ? Je pense à toi moi aussi, Christelle, et je croise les doigts très fort pour ta réussite.

    Je vais aller me coucher et essayer de m'endormir rapidement, contrairement à la nuit dernière qui a de ce fait été très courte. Bisous, mon fils.


     

     

     

     



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  • Eh oui, mon fils, ton frère prend un an de plus aujourd'hui et ça ne nous rajeunit pas. Le hasard a voulu que je vous ai mis au monde tous les deux un dimanche, et tous les deux le 11 du mois (mai pour ton frère et septembre pour toi). Dommage qu'il ne soit pas avec nous aujourd'hui : on aurait mangé un gâteau pour marquer le coup ; remarque qu'au téléphone, il m'a dit, pour me consoler, qu'il mangerait exceptionnellement un pain au chocolat pour remplacer la part de gâteau Sourire . Je vais l'appeler ce soir car en ce moment, il doit dormir pour cause de travail la nuit dernière.

    Hier soir, ton papa de coeur a regardé pour la Xème fois le film Tais-toi avec Jean Reno et Gérard Depardieu ; comme je le connais par coeur, je suis allée sur l'ordinateur prendre des nouvelles, sur leur site, de jeunes personnes malades, comme tu l'as été toi, de différents cancers. Et puis, quand le film a fini, je suis descendue devant la télé et, encore par hasard, je suis tombée sur le film Le monde de Marty, avec Michel Serrault, qui raconte l'amitié qui se noue dans un hôpital entre un enfant de 10 ans atteint d'un cancer et un vieillard qui souffre de la maladie d'Alzheimer. Est-ce toi qui m'a conduite, par deux fois ce jour-là, sur des films traitant du cancer ?

    Ce matin, j'ai téléphoné à la médium qui a déjà servi d'intermédiaire entre toi et moi pas longtemps après ton départ de ce monde ; elle m'a fixé un rendez-vous le 23 juin en début d'après-midi chez elle. J'ai hâte d'y être, mon fils. Je t'en prie, répond encore ce jour-là ; j'ai besoin, et ton papa de coeur aussi pour croire vraiment à la vie après cette vie, de ce contact qui sera le dernier par cette voie-là si tu le désires.

    Gilbert est parti voir le père de ses patrons à l'hôpital ; il a subi une opération suivie de complications qui le retiennent là-bas pour quelques jours encore. A son retour, nous irons au cimetière comme chaque jour et faire un tour, avant mon travail, au magasin Métro. Gilbert cherche déjà des idées pour les repas de Noël et Jour de l'An qu'il proposera à ses clients (il n'est pas en retard, hein ?).

    Tu aimerais le temps qu'on a encore aujourd'hui : le soleil, la chaleur, les oiseaux qui chantent, les fleurs qui poussent (oups, les salades qui poussent), bref... TU ME MANQUES !

    Je t'aime, mon fils.



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  • Ben voilà, le dimanche est presque terminé : encore une semaine de finie.

    Hier soir, nous sommes allés comme prévu chez Viviane et Jacques : ils avaient préparé à manger pour un régiment et en plus, c'était délicieux des amuses-bouche maison pour l'apéritif au dessert maison (hummm, un tiramisu). Ta maman (c'est moi), cette gourmande, n'a pas pensé (ou si, un petit peu et brièvement) à son régime. Mais bon, je me rattrape aujourd'hui. Nous sommes quand même rentrés vers 3 heures et demie du matin. Ensuite, je me suis mise sur l'ordinateur et me suis couchée vers 5 heures (cette petite précision est pour notre ami Georges : il comprendra... Il a offert à chacune des femmes présentes à la soirée une rose... d'un très beau rose pour les amies et rouge pour sa femme ; c'est un charmant geste qui touche même si on n'a pas su le lui exprimer comme il l'aurait voulu Sourire ).

    On a passé un très bon moment pendant lequel mon portable a sonné : j'ai eu le plaisir de bavarder un moment avec ton frère ; il me dit avoir posé des congés pour la troisième semaine de juin mais maintenant, il faut l'accord de son patron. Je croise les doigts très fort. Et Bouche cousue, demain, c'est son anniversaire !

    Il était 11 heures passées quand je me suis levée ; nous sommes allés au cimetière porter un petit bouquet de fleurs blanches pour remplacer les roses fânées de ta tatie de coeur.

    Au retour, nous avons mangé un morceau devant la télé et le hasard a fait que nous nous sommes branchés sur un film, Docteur Sylvestre, qui traitait du cas d'un de ses amis, médecin lui aussi, atteint d'un cancer avec métastases au cerveau et pour qui l'issue était fatale ; cet accompagnement de fin de vie n'a fait que renforcer mes regrets de ne pas t'avoir parlé ouvertement, de ne pas t'avoir dit que moi aussi, j'avais très peur, très peur pour toi (à l'époque, je ne m'intéressais pas à ce qui se passe après la mort) mais aussi, très peur de devoir vivre sans toi.

    Pendant ce film, le temps jusqu'alors au soleil a viré au gris et il a plu un peu. On est donc allés au cinéma voir le film Xmen origine Wolverine. Pour bouger, ça bouge et bien sûr, ça a plu à ton papa de coeur ; ça t'aurait peut-être bien plu à toi aussi. Moi, ça ne m'a pas déplu mais bon, ce n'est pas trop mon style de film. Avec notre ticket de cinéma, on a eu chacun un ticket pour une séance à prix réduit si on y retourne avant le 2 juin : pour le coup, on ira voir le film Vengeance avec Johnny Hallyday qui sort en salles le 20 mai. Quand la séance s'est terminée, le soleil brillait de nouveau.

    Et demain, il faut repartir au travail : encore deux semaines et demie avant 7 jours de congés payés.


    La rose de Georges







    mon ange.





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  • Allez, je commence à râler (tu tenais peut-être ça de moi d'ailleurs) : il fait chaud, j'ai chaud... (c'est vrai que dès que le thermomètre dépasse 20/22 °, je commence à souffrir). Alors, je te revois me regarder avec un haussement d'épaule, te tourner vers ton papa de coeur avec un grand sourire et dire "Ben, ça va, hein, Gib ? On n'a pas de problème. On est des gars du midi, NOUS". Je mets le nous en majuscules parce que tu insistes bien sur ce mot. Encore une chose sur laquelle vous étiez bien d'accord tous les deux.

    En rentrant du travail ce midi, j'ai trouvé dans ma boîte aux lettres le catalogue d'un bijoutier qui propose ses articles pour la fête des mamans : un pincement au coeur ; ce sera ma première fête des mamans sans tes bisous. Je dis fête des mamans et non fête des mères car, lors de tes trois derniers mois d'hospitalisation, tu m'as souvent dit : MA MAMAN ; et là aussi je l'écris en majuscules parce que tu insistais bien sur chaque syllabe.

    Bon, j'arrête... les larmes coulent et je ne vois plus ce que j'écris (heureusement que j'étais dactylo et que je tape sans regarder le clavier) ; tu vas me botter le derrière.

    En plus, il me faut être en forme même si... parce que ce soir, on se retrouve en bande chez Viviane et Jacques pour une soirée qui ne sera sûrement pas triste. Tu nous suis, Fab ?

    Je vais me préparer doucement en conséquence et pour donner une touche un peu gaie à ce mot qui me remue les tripes, je te mets une chanson dont une amie m'a fait passer le lien ce matin, avec en dessous, sa traduction en français...

    Une mer silencieuse autour d'Inishfree bay
    Déroule la route de sel que tu vas prendre
    Un magnifique ciel bleu éclaire Bun Beg
    Alors que tous tes amis ont la tête basse et prient

    Il n'y a aucune inquiétude, aucun signe de peur
    Et ainsi demeurera
    Juste le bruit de l'au revoir
    Et le chuchotement des larmes retenues
    Au plus profond de nos yeux

    Laissées la volonté et les pensées
    Que nous sèmerons ici et là sur la route
    Laissés en paix les troubles, les doutes
    Et les mauvaises directions que tu as pu prendre

    Puisses tu te reposer et nous guider quand nous dérivons au loin
    Assaillis par les changements
    Maintenant nous avons installé l'attente
    La distance entre toi et nous
    Notre convalescence


    Laissés et joués les airs et les chansons
    Que nous partagerons maintenant en héritage
    Laissés les rires, les larmes que nous retenons
    Dans un pays sans peur, sans age

    Puisse-t-on donner une chance à nos vies d'être lavées de la peine
    Mais de ne jamais oublier
    Que tu es toujours ici près de nous
    Et pour longtemps
    Au revoir et adieu


    Surtout pas adieu puisque tu es toujours là

    et ni au revoir : tu es près de nous à chaque moment de notre vie.

    Je t'aime, mon fils






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  • 8 mai : jour férié ? et bien, pas pour tout le monde. Ton papa de coeur repart au boulot dans une demie heure et moi, j'y vais vers 18 heures. Mais bon, ne dit-on pas que le travail, c'est la santé. D'accord, Henri (Salvador), rien faire, c'est la conserver mais bon... on n'a pas les moyens.

    Ce matin, je suis allée prendre des nouvelles de Sébastien sur son blog puisqu'il a eu une visite à l'hôpital hier ; devine ? le médecin (le croque-mort, comme il dit) lui a broyé le moral. Il lui a annoncé une situation "dramatique" alors qu'il ne sait même pas comment le corps de Sébastien va réagir aux nouveaux traitements. Quel est le but de "casser" ainsi le moral de jeunes qui ont déjà pris un coup derrière la tête en apprenant la récidive d'une maladie qu'on sait grave ? Son post m'a replongée dans des situations que tu as vécues et je dirai plutôt, mal vécues. A force de voir défiler les malades dans leur cabinet, les gens doivent devenir pour ces médecins des numéros de dossier et on ne "prend pas de gants" avec des dossiers. Tu disais : "dans cet hôpital, je ne suis plus Fabien Piquot, je suis dossier n° XXX". Le 3 septembre 2008, dossier n° XXX : affaire classée. Fab, mon fils, aide ce jeune homme à passer sereinement les portes que tu as passées tout au long de ta maladie et conduis-le, si tu le peux, vers la guérison.

    J'ai tenté d'appeler ton frère mais j'ai eu son répondeur en ligne : sûrement a-t-il travaillé cette nuit et dormait-il.

    Et puis, j'ai eu aussi ton tonton Hervé. On a convenu que le cadeau surprise pour ta mamie aurait lieu du 10 au 17 avril 2010 : quelques mois à attendre mais bon, ça laisse le temps à tout le monde qui participera à la surprise de poser leurs congés. N'oublie pas que tu viens avec nous, mon fils, et passe le message à ta cousine Annie.

    Ce matin, je vantais le soleil qui brillait chez nous mais depuis, il a tourné au gris. Le week-end se prépare-t-il ? On attend un coup de fils d'Irène et Patrick car autant, on ira tous ensemble au ciné dimanche après-midi.

    Une photo pensée pour toi...





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