• Il fait aujourd'hui un temps comme tu l'aimes, mon fils. Du soleil et 29° sous notre tonnelle (je viens d'avoir ton tonton Didier en ligne ; chez eux, près de Lyon, il ne fait que 17° à l'extérieur).

    Hier, je ne t'ai pas écrit ; je t'ai seulement parlé mentalement et oralement. Du repassage à mettre à jour et puis, Gilbert et moi sommes allés faire les magasins pour trouver une paire de chaussures dans laquelle nous serons à l'aise pendant nos marches dans les rues parisiennes ; ça approche de plus en plus : même si tu n'aimes pas les grandes villes, tu seras avec nous, n'est-ce pas, Fab ? Il ne faut pas que tu manques de voir ton papa de coeur pendant le concert de son idole, Johnny Hallyday. C'est la tournée d'adieu à la scène : un petit "coup de vieux" pour Gilbert que Johnny a accompagné toute sa vie.

    Hier soir, ton papa de coeur m'a étonnée : on a regardé un film quelconque à la télé et, à sa suite, je me suis branchée sur l'émission "La grande soirée du paranormal" qui traitait d'expériences de mort imminente et qui faisait intervenir des personnes en ayant vécu une, des médiums, un anesthésiste réanimateur convaincu, et le père Brune. En général, Gilbert monte se coucher dès la fin du film mais là, sachant ce que je voulais regarder, il a un peu tardé et a été pris dans l'engrenage de l'émission. Quand elle s'est terminée, il s'est approché de ta photo posée sur la cheminée et a dit : "alors, Fabien, c'est vrai, tu es avec nous ?". Il est sceptique sur la réalité d'une vie après cette vie mais bon... je n'ai rien à redire puisqu'avant ton départ, j'étais moi aussi "je ne crois que ce que je vois". Il me dit qu'en ce moment, il te rejoint souvent dans ses rêves.

    Ton tonton Didier vient de me rappeler : il a réussi à contacter ta cousine Léa qui lui dit, qu'avec son compagnon et son frère, ils sont d'accord pour venir au repas que nous organisons le 21 juin en l'honneur des 80 ans de ta mamie. Si tout va bien, on sera une vingtaine à ce repas et tu dois déjà savoir le cadeau qu'on a prévu pour elle.

    Et avant de venir t'écrire, je suis allée mettre un mot d'encouragement sur le blog de Sébastien, un jeune homme qui a pris une grande claque hier : la leucémie récidive. Saloperie de bordel de merde de maladie !

    Y'a des jours où j'ai envie de hurler... contre ces injustices et contre l'injustice de ne plus pouvoir te voir, t'entendre, t'embrasser...



    Amour toujours, mon fils.




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  • T'as vu, Fab, j'ai bâti un nouveau look pour ton blog ; je trouvais l'autre un peu tristounet (au départ, je l'avais mis parce qu'il me rappelait, va savoir pourquoi, le jeu World of Warcraft auquel tu jouais en ligne sur internet) ; là, j'ai voulu mettre des couleurs qui rappellent le beau temps de la provence.

    Quoiqu'aujourd'hui, on aurait eu droit à des râleries de ta part, mon fils, en rapport au vent d'enfer qui souffle. Le soleil est là quand même mais il ne fait pas très chaud.

    Vous qui me lisez, ça me ferait bien plaisir que vous me disiez ce que vous pensez de ce nouveau look !

    Avant d'aller à Auchan faire l'acquisition d'un nouvel aspirateur pour la clinique vétérinaire (l'autre a décidé de faire une grève définitive), nous sommes passés, ton papa de coeur et moi, par le cimetière ; et bien, je l'ai échappé belle : quand nous sommes allés aux Jardins de Provence samedi dernier, j'ai hésité "j'achète ou je n'achète pas un bouquet de fleurs pour remplacer celui fâné dans le vase ?". J'ai bien fait de ne pas l'acheter car ta tatie de coeur a rempli le vase de superbes roses de toutes les couleurs cueillies dans son jardin.

    Il me faut maintenant partir travailler et je vais me dépêcher parce que Docteur House est programmé pour ce soir au lieu de demain. Je ne veux pas faire l'impasse sur un programme qui me rappelle trop de choses avec toi et qui me rapproche de toi. Tu le regardes avec moi, hein, Fab ?

    Demain, je tenterai d'avoir ton frère au téléphone.

    Bisous, mon fils.





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  • Un autre moment fort partagé avec toi pendant les trois mois d'hospitalisation à temps plein avant ton départ pour le monde invisible à nos yeux.

    Pendant les deux premiers mois de ladite hospitalisation que je passe avec toi nuit et jour (ta tatie de coeur me remplaçe une nuit sur 4 pour que j'aille laver mon linge et ton linge et que je passe une soirée avec ton papa de coeur), on a des conversations sérieuses parce qu'on veut croire à ta guérison (y croyais-tu ?) et qu'on fait des projets.

    On discute de la fête pour tes 25 ans ; je te précise que, ce soir-là, tu seras le maître des lieux et qu'il te faudra t'occuper de tes invités (environ 90).

    C'est là que tu commences à me parler de ta timidité, que ça t'ennuie de ne pas oser t'extérioriser en public, comme danser ce qui se danse seul. "Mais pourquoi ? Personne ne te juge ni ne te regarde. Tu es noyé dans une foule qui ne demande qu'à s'amuser. Lâche-toi."

    Tu as donc décidé d'essayer lors de ta fête d'anniversaire.

    Un jour, surprise qui m'a chamboulée et fait chaud au coeur venant de toi, si réservé.

    Pendant toute la durée de ton hospitalisation, rare est le jour où ton papa de coeur ne vient pas te voir (il doit quelquefois travailler l'après-midi pour cause de congé d'un employé). Sinon, il travaille 7 jours/7 de 7h du matin à midi et demie. Il sort du boulot, passe par la maison récupérer les "bricoles" que je lui ai demandées et se lance vers Marseille (une centaine de kilomètres) sans même prendre le temps de manger un morceau.

    Tu lui dis parfois : "ce n'est pas grave si tu ne viens pas un après-midi. fais attention à toi et repose-toi un peu". Gilbert t'écoute une fois mais pas plus car tu lui manques trop.

    Je lui laisse le fauteuil pour qu'il s'assied près de toi et qu'il puisse lire avec toi le journal et commenter les annonces de vente de voitures puisque vous aviez le projet de changer tous les deux votre véhicule.

    Et un après-midi après notre conversation sur la timidité, tu te tournes vers Gilbert et tu lui dis avec un sourire : "allez, prends ma main". En disant cela, tu glisses ta petite main au milieu de ses deux grosses mains. Vous êtes restés ainsi un long moment.

    Mon coeur a chaviré. Savais-tu déjà que ta cause était perdue ? Avais-tu besoin de sécurité ?

    Je sais que tu aimais beaucoup Gilbert ; tu l'aimais comme un père : as-tu voulu par ce geste le lui dire parce que, par timidité, tu n'osais pas le lui dire oralement ?

    Bref, encore un souvenir qui me noue la gorge et qui me fait monter les larmes aux yeux.







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  • Oui, mon fils, c'est reparti pour une semaine normale pour moi puisque je travaille le 8 mai (mon vétérinaire de patron est de garde) et pour ton papa de coeur qui travaille aussi ce jour-là, après-midi comprise pour avoir son dimanche matin puisque, samedi soir, nous sommes invités chez Viviane et Jacques avec Marie-Hélène, Georges, Bernadette et Elie.

    J'entame mon régime aujourd'hui et il me faudra être "sage" ce soir-là comme l'a été ta tatie de coeur samedi soir dernier chez nous.

    Cet après-midi, ton papa de coeur va prendre son cours de peinture à l'huile et à son retour, nous irons faire un tour au cimetière et j'irai travailler.

    Une journée ordinaire pendant laquelle je ne te verrai toujours pas passer la porte de la maison pour venir chercher les saucissettes et les merguez que Gilbert fait cuire régulièrement.

    Ce matin, il a fallu que je raconte, dans la rubrique Deuxième maladie à 24 ans, un souvenir qui me chamboule encore la tête et le coeur.

    Des questions, des questions dans ma tête....



    A celle-là, je réponds "oui, mon fils, je serai là".






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  • Jeudi soir, tata Evelyne et tonton Didier sont arrivés à la maison pour le week-end.

    Vendredi matin, notre chauffeur, ton papa de coeur, nous a emmenés pour une journée balade dans la drôme provençale ; nous avons vu de beaux petits villages (Mollans sur Ouvèze, Sederon, etc...) et, le midi, nous nous sommes arrêtés pour manger dans une brasserie de Buis les Baronnies ; nous sommes rentrés dans le Vaucluse en passant par Sault (au pied du mont Ventoux) et les gorges de la Nesque. Le soir, nous avons grignoté devant un film qui passait à la télé puis au lit pas très tard car journée bien pleine.

    ouille, ouille, ouille... ça grimpe, ça grimpe


    Samedi matin, Gilbert travaillait ; dans l'après-midi, nous avons fait les magasins dont les Jardins de Provence où ta tata a fait des emplettes (la coquine). Regarde ce qu'ils m'ont offert :


    Samedi soir, sont venus manger les grillades à la maison, en plus de tata et tonton, Annie (la maman de ta tata), ton cousin Olivier, Elie, Bernadette, Monique et Monmon (soeur et beau-frère du côté de Gilbert). Et bien sûr, on a rigolé à propos de tout et de rien : ça fait du bien pour le moral et pour l'esprit.

    Aujourd'hui, ta tata et moi sommes allées faire un tour sur le marché ; on y a trouvé un petit débardeur pour notre voyage à Paris en fin de mois mais, d'ici là, il me faut perdre les kilos avec le régime hyper protéiné que j'entame sérieusement demain matin : même si tu n'étais pas d'accord pour ça, tu vas m'aider, hein, Fab ?

    Dans la foulée, on est partis au cimetière avec ton tonton et ton papa de coeur afin de nettoyer le monument (dur, dur en plein soleil) et d'y déposer le présent de ta tante et de ton oncle.


    On a mangé et voilà, il a déjà fallu que les presque lyonnais reprennent la route du retour. Encore un week-end qui a filé à la vitesse grand V.


    Huit mois ce soir que tu as rejoint l'autre côté du miroir..... mais, pour moi, tu es toujours avec nous ; je ne te vois pas mais tu es là et tu partages chaque instant que nous vivons sur cette terre. Il n'empêche que j'ai un manque incommensurable de ta présence physique et que je me pose souvent et de plus en plus la question "mais comment vais-je faire pour vivre le reste de ma vie terrestre sans te voir, te toucher, t'entendre, te voir évoluer dans la vie, te voir te marier, etc... bref, tant de choses que j'aurais adoré partager avec toi ?". Je survis amputée d'un membre irremplaçable.

    Tu es dans mon coeur et dans ma tête à chaque instant, mon fils.





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